Il dort, inconscient du temps qui passe sur la terre. (Une minute de la vie d'un Dieu vaut plusieurs années de la vie d'un homme).
Il dort, et pendant ce temps, ses créatures favorites, qu’il a créées à son image, image de ses deux reflets, se déchaînent :
Elles parlent pour se rassurer, conscientes de la destruction qui accompagne chacun de leurs pas. Leurs petites machines à communiquer en images en font leurs choux gras, ça marche, il y a de l'audience !
Ceux qui les dirigent commandent aux plus petits de faire ce que les grands refusent de faire. Les champs de maïs, inapproprié à nos sols, subventions obligent, continuent d'être généreusement arrosés tandis que nous serrons le robinet.
Notre maïs à nous, sur notre terre à nous, pour nos vaches à nous porte pourtant un nom magnifique : luzerne.
Luzerne, ces phonèmes ne sont-ils pas une invitation au voyage ?
Et pendant ce temps, les eaux inondent, détruisent une partie de la terre tandis que la sécheresse racornit l’autre.
Et la machine avance, inexorable.
On continue de détruire les arbres qui conservent encore la mémoire des temps de la création en délogeant les peuples qui vivent toujours en harmonie avec la nature.
On déracine, on enferme dans des ghettos ceux qui comprennent encore son langage.
C’est pourtant à nous d’écrire la fin de l’histoire, c'est à nous d'exiger le changement, peut être en fermant un peu le robinet, mais surtout en ouvrant bien grand la bouche! AD
Image : Méditation sur la campagne électorale. Huile sur toile.