La neige fond, se faufile sous l’écharpe. La voix de la mère qui appelle à rentrer.
Le nez derrière le carreau, fasciné par le manège tourbillonnant, le chat regarde.
Le temps semble s’être arrêté.
Dedans il fait si chaud, dedans c’est le cocon, dedans c’est l’innocence, dedans…
C’est le passé.
Paris 2009. Il neige !
Le voile de la grande mère recouvre les immeubles.
Les voitures hésitent, tout se calme.
Dedans ce n’est plus vraiment le cocon, ce n’est plus vraiment l’innocence, mais il fait encore chaud.
Mais dehors ?
Dehors, j’ai mal à ceux qui ont froid, j’ai honte à la République, honte aux nantis, aux indifférences.
Est-ce que, pour ceux qui grelottent, la neige, l’humidité qui est pire que le froid, est encore une incitation au rêve ?
Il paraît que mourir de froid n’est pas une mort si terrible, on s’engourdit lentement pour ne plus se réveiller.
Et mourir de honte ? AD
Image : Wappy-wappy huile sur toile.