L'hiver est là
Mes rêves s'enroulent aux branches du givre
Je peux tendre mon verre fumant de vin chaud à la lune
Comment pourrait-elle me voir à travers ce rideau de neige ?
Il ne peut masquer le tumulte silencieux qui m’habite.
Seule, je contemple la nuit à la fenêtre
J’ai des rythmes insensés plein la tête
Débris de mes aspirations
Vieux airs à demi effacés
Cavalcade de grenier encombré.
Où donc est ma place ?
Parfois, lorsque j'ai cru la trouver
Le sort immédiat m'a renvoyé dans mes foyers de transit.
Noyer mon chagrin dans les pleurs,
Je n'ai jamais su
Je le regarde
C'est presque un étranger pour moi
Il me tient, mais je le domine
Il est là, comme je suis là.
A ta santé la Lune !
Ce soir, je noie ma brume dans la cannelle et le clou de girofle
Je sais que réussites et défaites ne sont que leurres
Que l’oubli seul est vrai
Un jour, je jetterai par-dessus bord ma petite identité personnelle
Je la regarderai bien droit dans les yeux et je lui dirai :
« Tu m'as pesé toute ma vie
Me réduisant et me gonflant tour à tour
Vaine petite chose
Tu t'es acharnée comme un diable après moi
Toujours à moitié gagnante
Toujours à moitié perdante
Plus fidèle, mais aussi servile et insoumise qu’un chien
Adieu la belle !
Je te quitte pour l’oubli
Je te quitte pour le tout
Avec lui je trouverai enfin ma place ! »
©Adamante