C’est fou, tout de même, quand on y pense, le nombre d’expressions que cela peut avoir
Parfois, ça devient froid, très froid
Ça vous cache le soleil
Ça s’éternise jusqu’à vous saper le moral
C’est pesant, c’est lent, ça paralyse
C’est comme si ça devait durer éternellement
C’est si pesant qu’on a plus envie de bouger
Mais il arrive, la plupart du temps, lorsque l’on s’y attend le moins, que ça se transforme
Oui ! parfois, ça se transforme tellement qu’un non-initié ne pourrait pas le reconnaître
C’est toujours lent
Au fond c’est toujours la même chose !
Simplement ça paraît différent, ça paraît plus léger, ça paraît très léger
Ça change aussi d’aspect et de couleur
Et puis un jour, comme ça, sans crier gare, ça devient tout blanc
Ça descend doucement, avec hésitation, comme en apesanteur
Ça danse avec une telle régularité hypnotique que ça fait taire le monde
Ça avale tous les bruits
Ça recouvre tout, sans exception
Et ça crisse au moindre de vos pas
Impossible d’être discret
Ça révèle votre passage aux regards longtemps après que vous êtes parti
C’est peut-être à cause de cela que tout se fait furtif
Et puis, ça fait rêver
Ça vous ramène en arrière, dans l’enfance
Ça fait rêver parce que c’est beau
C’est beau parce que c’est blanc
Parce que ça capte la moindre lumière
Parce que ça boit les couleurs
Parce que ça illumine la nuit surtout à la pleine lune
C’est magique aussi
Parce que ça semble irréel
Parce que c’est éphémère et que ça incarne la pureté
Mais si on touche, ça disparaît
Ça meurt sur la peau comme une larme
Et ça, ça nous fait réfléchir !
Quand ça disparaît vraiment, sans même qu’on y touche
Quand le moment est venu sans doute !
Tout le blanc vire au gris
Ça devient sale, ça colle, c’est épouvantable
Ça laisse derrière soi la sensation morbide d’un rêve évanoui
Sa disparition nous rend aussi tristes que sa présence nous avait enchantés
Et, on a hâte que ça disparaisse totalement
Pour oublier très vite cette fin indigne
Et puis, on se demande pourquoi ça a disparu
Pourquoi ça a disparu comme ça
Pour aller où ?
Et comme toujours
On ne sait pas
On aimerait bien savoir
Mais on ne sait pas
On ne sait pas…
Alors, on se prend à espérer que la prochaine fois peut être…
Qui sait !
Adamante