Jeudi en poésie chez LES CROQUEURS DE MOTS
"Cette nuit étincelante était pour le voyage. (…/…) C’était vraiment le temps des grandes migrations. Toutes les routes conduisant vers les contrées de soleil s’animaient. Routes des eaux, routes des terres, routes des cieux. (…/…)
En cet automne, la nuit lumineuse dépouillée de ses hardes grises reconquérait son immensité. (…/…) C’était une nuit de bouleversement du monde.
Dans leurs maisons chaudes qui les isolaient des vérités profondes, sous des toitures plus opaques que les nuées, à l’abri des tentes où pénétrait la clarté rougeoyante d’un feu de bois, les humains dormaient. Privés de l’instinct qui pousse les individus où va l’espèce depuis des millénaires, hommes, femmes et enfants demeuraient insensibles à ces déferlements. Au seuil de l’hiver, ces êtres écrasés de sommeil étaient pareils à des îlots de pierre au milieu du flot en marche vers d’autres étés."
Extrait de Harricana de Bernard Clavel, pour saluer son départ, sa migration...
Et puis, je vous invite à découvrir un texte magnifique que j’ai pensé être un hommage à ce grand écrivain humaniste.
Qu’importe si je me trompe, ce texte-là, j’aurais aimé l’écrire en hommage, mais c’est mon ami Haira qu’il l’a fait, lui, dont la plume, il y a de cela bien longtemps, avec son livre « les nuits d’haira », m’a vraiment donné envie d’écrire.
Et confidence, une fois n’est pas coutume, ce blog n’aurait certainement jamais existé si je n’avais pas, je ne sais trop comment, découvert le sien et suivi ses pas.
Adamante