C’est l’été
je retrouve
ma campagne
ma roseraie
envahie
d’herbes folles
pagaille bourdonnante
vibrante de soleil
une rose
échevelée
folle de vie
étamines en bataille
si délicieusement
dévergondée
m’invite
je me penche
vers
ce rouge
gourmand
il m’offre son parfum
je connais l’ivresse
la robe
pourpre
griffée
haute couture
s’offre sans retenue
à mon regard ébloui
fasciné
la princesse des Carpates
ploie avec grâce
sous le souffle
léger
du vent
il est sa chose
je le deviens
je lui parle
comme on parle
aux dieux
quand on est seul
elle écoute mon babillage
je connais la félicité
regard ému
sens en émoi
je suis ailleurs
dans une dimension
inhumaine
victime consentante
des griffes du mystère
soudain je sursaute
mon portable sonne
le charme est rompu
je décroche
c’est ma banque
le dernier bastion
des vampires.
©Adamante