Voilà donc la suite de notre feuilleton : "je deviens grand, je vole".
Le petit ébouriffé d'hier s'appelle désormais le p'tit Charly, baptisé par Jill, (qui m'a quelque peu provoquée ces dernier jours, ainsi que vous pourrez le constater) en souvenir du grand Chaplin qui a su nous émouvoir autant qu'à su nous émouvoir le p'tit Charly.
Nous avions laissé le p'tit Charly en train de picorer quelques petites choses des graviers pour calmer son angoisse d'être resté seul sur cette terrasse qu'il désirait quitter pour conquérir le monde.
Maman, on dira que c'est elle, l'avait abandonné dans l'espoir qu'il la suivrait,
mais voilà, il n'était pas prêt. Alors, respectueuse des indécisions de son rejeton couvée 2010, elle était revenue pour l'entraîner encore et encore, autant de fois qu'il serait nécessaire pour
qu'enfin il puisse rejoindre la terrasse de mon immeuble, où se donnent rendez vous tous les oiseaux du quartier.
La voici revenue.
Les choses se précisent, le p'tit Charly, en l'imitant, semble considérer la distance qui le sépare du
sol.
Le voici hésitant, sous la surveillance de maman (juste derrière le premier conduit
de cheminée)
Elle s'est envolée pour l'inciter à la suivre... Alors, en p'tit gars courageux, il
réunit ses forces et toute sa volonté, les ailes frémissantes, en se répétant sans doute : "allez cette fois-ci, j'y vais !"
Et le miracle se produit, il décolle, sans doute tout estourbi par sa prouesse. Moi,
j'ai l'impression d'avoir des ailes, je sens le vent qui me porte, là, derrière l'œil de mon appareil photo.
Le p'tit Charly domine le sol, magnifique et souverain, superbe dans ses plumes toutes neuves. Le p'tit Charly est devenu grand.
Bravo Charly, désormais, moi, pauvre humaine, de la fenêtre de mon 9ème étage, en regardant les corbeaux qui ne manqueront pas de se poser sur cette terrasse qui t'a vu vaincre ta peur, pour devenir le bel oiseau que tu es, je ne te reconnaîtrai pas. Mais je garderai de toi un merveilleux souvenir, plein de tendresse et de joie.
Je te souhaite une longue vie de découvertes et de vols.
Merci Charly de m'avoir permis, par procuration, de réaliser le plus vieux rêve de mon espèce.
Adamante