Encore une année qui finit, Grand Père.
J’ai vraiment sept ans sur lesquels les années s’entassent !
Cela n’est pas encore trop lourd.
Ce qui est lourd parfois, c’est le poids de ma maladresse.
Tu sais qui je suis, grand-père.
Je ne suis attachée à rien de matériel, on pourrait m’offrir un palais, une fleur ou un sourire, je choisirais le cadeau qui vient du cœur.
J’ai pris beaucoup de sourires dans ma vie et ils l’enchantent encore.
J’ai reçu des fleurs qui ne portaient qu’indifférence, je les ai oubliées.
J’ai reçu aussi quelques cadeaux précieux, ceux qui étaient portés par la tendresse, je les ai acceptés, comme on accepte l’amitié.
Je ne suis pas du monde du calcul, cela n’est pas toujours compris.
Qu’importe lorsqu’il ne s’agit pas de proches !
Mais, grand-père, qu’est-ce qui me rend parfois aussi stupide, aussi maladroite, aussi incapable de témoigner de ma vérité ?
Je manque trop souvent de maîtriser l’art du silence.
Ma pire bévue fut sans doute celle qui me sépara d’une âme sœur en donnant de moi auprès de ses amis l’image d’une personne intéressée. Je voulais simplement encenser notre amitié.
Comme je regrette ce jour-là que ce ne fut pas une fleur qui fut à l’origine de mes propos, j’y aurai sans doute gagné de l’estime, mais il s’agissait d’un objet de valeur...
C’est là peut-être mon seul remord est-ce la blessure de mon ego qui me tourmente ou le sentiment d’avoir entaché une relation ?
La fin de l’année est le moment des vœux, je te confie le mien Grand Père.
Je sais que l’amitié est chose fragile, mais si cela est en ton pouvoir, fais que cette âme sœur comprenne et me pardonne.
Et toi, pardonne à mon manque de foi grand-père : un tel miracle est-il possible ?
©Adamante
"lettres à Grand père" - dépôt
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