Je crains la pluie de cette fin d’hiver
Le paysage en est si triste
De la fenêtre, je vois l’herbe glacée d’humidité
Le blanc des perce-neige n’égaye pas la campagne
Dans cette maison fermée durant l’hiver
Le froid colle
Recroquevillée près du radiateur
Devant un bol fumant de café
J’ai trois pulls sur le dos
De grosses chaussettes en laine
La nature n’aspire plus qu’au soleil
Moi aussi
À l’élan qui enflamme les couleurs
Au vol des brindilles vers les nids
Aux parades nuptiales
À la tyrannie des herbes qui, sitôt coupées, envahissent déjà le jardin
Et voilà qu’un rayon de soleil avive l’espoir
Je me lève
J’abandonne ma torpeur au fauteuil
Je vais dessiner le cheval révélé par l’entremêlement des branches de forsythias
Avant que le ciel gris acier de l’Ouest ne se décide à déverser encore une fois son trop-plein.