Les XIXème et XXème siècles l’ont remisée dans l’oubli.
Elle est pourtant un témoin majeur de cette époque, qui a su reconnaître aux femmes le droit d’écrire en leur témoignant la reconnaissance de leur talent.
L’intérêt de ces lettres, c’est le regard d’une intellectuelle sur les moeurs d’une époque (évoluée), mais aussi le style qui permet de les classer dans la catégorie «Belles Lettres» de la littérature Française.
Ces lettres sont non seulement témoins d’une écriture aboutie, mais elles portent en elles une extraordinaire richesse au service de l’interprétation.
Voici une lettre de Madame Riccoboni, sélectionnée parmi d’autres, que j’avais eu le bonheur de lire lors d’un spectacle « Saison d’Ivresses ».
« Je ne veux point que vous m’aimiez, je ne veux point que vous soyez sérieux, je vous défends de me plaire, je vous défends de m’intéresser.
Mon amitié devient si tendre qu’elle commence à m’inquiéter.
J’ai lu deux fois votre billet ; et j’allais le relire une troisième, quand je me suis demandé la raison de ce goût pour la lecture.
Adieu, Milord, je vous verrai à six heures.
Je suis assez comme vous ; je trouve le matin ennuyeux, le jour long, on ne s’amuse que le soir. »
Publié en 1757 "lettres de mistriss Fanni Butlerd"