Qu’en est-il à présent de la parabole du semeur ?

Il est une nouvelle façon de semer
une graine
             un seul germe
                           une descendance stérile
 
Que sera demain ?
 
Monsanto
Smithfield Food
Dois-je égrener le chapelet ?

Les multinationales
de l’agroalimenaire
en quête de contrôle
du contrôle de la vie
et de la société humaine
verrouillent le marché
expulsent
s’approprient la terre
les semences
modifient génétiquement
occultent la diversité
polluent
impunément
 
Ces faiseurs de miracles
à haut rendement
ne sont que terroristes 
 
C’est le temps
des hybrides 
de la monoculture
des pesticides

Sous le masque
des obligations
sanitaires
le mépris animal
l’élevage en batterie
le mépris de l’homme
les scandales pharmaceutiques
 
Une semence modifiée
c’est un brevet
une interdiction pour les peuples
de semer
de conserver la semence d’origine
porteuse de vie
 
Il faut acheter
toujours…
 
En Inde
les paysans achètent
s’endettent
jusqu’au suicide
en France aussi
en Roumanie
ailleurs encore
le désespoir
bien trop souvent
mène au cercueil
 
Silence pudique
il ne faut pas parler
de ces choses-là 
j’en parle
j’en parlerai
parlons-en
il le faut
 
En Amazonie
les armes crient
sans bruit
-c’est bien connu
 la forêt absorbe les sons-
et le meurtre des autochtones
reste impuni
presque légal
 
En Éthiopie
la colère
face au vol de la terre
est punie de prison
un hectare par famille
pour
à peine
survivre
le reste aux investisseurs
 
Plier l’échine
toujours et toujours
le fouet du maître
claque
écho qui se prolonge
dans l’espace confisqué
comme un bruit
qui remonterait le temps
 
La Terre
pour les peuples traditionnels
la Terre est l’unique ressource
pour nous
le grain vivant
de l’avenir du monde
 
Les paramécies
de
l’agroalimentaire
chaque jour plus voraces
rampent
phagocytent
génèrent la peur
la destruction
uniformisent
calibrent
empoisonnent
aseptisent
déshumanisent
 
Partout
depuis toujours
les paysans* sélectionnent
pour la diversité
pour le goût
la santé
l’échange
 
Les multinationales
qui jouent
aux apprenties sorcières
veulent dompter
la nature
la contraindre
pour le profit
pour posséder la vie
la séquestrer
la violenter
pour ce faire
tout est bon
mondialisation
jeu d’influence
vol organisé
injustice légalisée
 
Violences
consenties
par les gouvernements
 
Le savoir ancestral
ce respect des peuples
envers la fertilité de la terre
est devenu illégal
Avec lui
la paysannerie
condamnée
expire
 
Au royaume de l’industrie
la vie se vide
et la terre
esclave
s’étiole
se meurt
 
Le dieu profit est à l’œuvre
extinction des espèces
extinction des semences
et bientôt
extinction de l’humanité
 
Résistance
Résistance
Résistance
 
Quand les monstres
dévorent la vie
l’homme n’est digne
que dans la résistance
 
Soyons dignes !
 
Quitte à mourir
autant mourir debout
le regard droit
poitrine offerte
l’esprit ouvert
sur ce qui devrait être
réalité
et non pas
utopie
 
Qui a envie
de regarder le ciel
à travers une bulle
pour se protéger
de l’atmosphère polluée 
en avalant des produits de synthèse ?
 
Science-fiction
Non
conséquence d’une science 
qui oublie ce qu’est la vie !
 
Si nous n’y prenons garde
la réalité
demain
dépassera l’imagination
 
Résistance !
 
L’homme est né
pour expérimenter
la diversité
et s’en construire.
 
 ©Adamante
 
 *considérer le mot neutre car ce sont en majorité les femmes qui sont au jardin.

    Quelques sites d'intérêt pour mieux comprendre :

Kokopeli un pdf instructif

Les dessous de la mondialisation

Dessous de la mondialisation - éleveurs porcins en Roumanie

articles & vidéos de la chaine Public Sénat

  pour toi 

La vague

vague

solitaire

solidaire du flux

roule

s’enroule

lèche le rivage

caresse

rudesse

Elle bouscule

sable

coquillages

brindilles

emporte les tourments

s’éloigne

puis

forte d’un nouvel élan

ressourcée

équanime

rapporte à la rive

la quintessence

de

la

paix.

Monsieur Mandela Acrylique sur bois - 41X71 - mai 2013

Madiba

Mandela

Monsieur

Doucement

se retire

pour toi

la lumière

des hommes.

Madiba

Monsieur

Mandela

ton

bon

sourire

rayon

de

ciel

s’efface.

Tu as tant fait

pour tous.

Que

l’ailleurs

Madiba

notre père arc en ciel

t’accueille

portes

grandes ouvertes

sur la lumière de yin.

Entends-tu

le chœur

de ceux qui

morts un jour

victimes de l’apartheid

t’attendent ?

Que savons-nous

de l’au-delà ?

Le paradis

monde de joie

et d’égalité

on le rêve

pour la terre.

Tu t’es battu

tu as rêvé

pour le construire.

De cela

Merci

Mandela

Madiba

Monsieur

Merci.

Ce matin

le monde

ressent

si terriblement fort

ta vie qui s’éloigne

au rythme

de plus en plus faible

des battements

de ton cœur

que

poitrine oppressée

il se recueille.

Et les mots du silence

portés par les pensées

de la multitude

t’expriment un immense

merci

qui fait vibrer

les peuples

et te portent

en triomphe

vers ce monde

inconnu

faute

de pouvoir

te garder

avec lui.

Madiba

Monsieur

Mandela

moi

si petite

un peu perdue

étouffée d’émotion

je te salue.

Merci.

©Adamante

  Monsieur Mandela

Les cordes

trop tendues

de ton esprit

grincent

pression répétitive

infernale

d’un archer fou

qui t’envahit de ses discordances.

Pas de repos

pas d’éclaircie

la solitude

le dégoût des non dits

des mensonges

des médisances

du mépris…

Prise dans ce tumulte

ballottée d’espace désaccordé

dans ce trouble de l’éther

ne sombre pas !

Ne cède pas

aux désillusions

aux attentes

aux rancœurs

tout cela n’est que mensonge.

Regarde vers l’azur

n’importe quel azur

pourvu qu’il soit silence

pourvu qu’il soit paix

pourvu qu’il soit eau

surface plane

reflétant un ciel neutre.

Tu dois t’extraire du monde

ne pas t’avilir à attendre

résister par l’abandon

confiant

à l’indéfini.

Jamais rien ne viendra

jamais

que de toi.

Tu es ta propre source

ton unique source

en toi réside l’infini

en toi réside ce plein

que d’aucuns

parfois

vampirisent

te laissant

seule

épuisée

avant même que tu en prennes conscience.

Relâche !

Il ne sert à rien de tenir

Relâche !

Il ne sert à rien de te plaindre.

L’instant emporte

toujours

avec lui

l’instant d’avant.

Ainsi il te libère.

Ne prolonge pas celui du trouble.

Relâche !

Et si tu parles

parle de soleil

d’espoir

de joie

de tendresse

Que tes mots soient purs

libres de tout passé

neufs

toujours renouvelés.

N’oublie pas

tu crées

par eux

par tes pensées

par tes silences.

Relâche !

Ton chemin

plus que tout autre

est solitaire

sans chapelle

sans rail

sans tracé apparent.

Au plus fort de la tourmente

par la vertu

de ces quelques mots égrainés

tu retrouves ta route.

Un sourire naissant te l’indique.

Aie confiance

là est ta place.

©Adamante