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Le soleil, comme une goutte d'eau,  contient toutes les fleurs.

Qui a dit : « il décline. »

Parfait en sa révérence

Il plonge dans les eaux

Trouble de l’instant qui bascule

Loin de décliner

Il resplendit

Son dernier geste est somptueux

L’horizon s’étire en un dernier salut

Pour honorer son Roi

Mais…

D’ici quelques heures

Elle prendra sa place

Aussi ronde, aussi parfaite

Aussi lumineuse en sa nuit

Que Lui en son couchant

Et l’horizon alors

S’étirant devant elle

Lui rendra son vibrant hommage.

©Adamante

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Acrylique sur canson -  2011

Il est beau le soleil sur la dernière neige

Les arbres, on le sent ont envie de bouger

Alors, ils plongent leurs racines, profond,

Profond, profond, dans la terre qui se réchauffe

Et il leur vient des démangeaisons dans les branches

Des boutons leur poussent de partout

Ça les démange, les arbres, cette fièvre soudaine

Cette maladie-là n'est pas mortelle

Mais elle est contagieuse

Très contagieuse

Elle se propage alentour

Et ça rend fous

Ceux qui volent,

Ceux qui galopent,

Ceux qui rampent

Ceux qui marchent debout

Et ils se mettent à chanter

La fièvre les fait délirer

Quelle agitation soudain

Et c'est comme ça chaque année

Si vous percevez ces symptômes

Soyez en certains

Le printemps n'est pas loin.

                                           ©Adamante

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Merci à DAN pour cette photo

Quand le sable se sculpte

Après le passage des vagues

Il nous fait impression

De forêt enchantées

On pourrait croire qu’elles dansent

En robe d’apparat au long drapé mouvant

Parfois ce sont des Dames

En procession elles avancent

Cheveux au vent pour accrocher nos rêves

Pour les emprisonner

Faire provision d’images

Lire dans nos pensées

Quand la mer revient

Très vite elles se cachent

Avalées par le sable

Dessous elles méditent

Elles réfléchissent

Elles conçoivent

Dès que la marée descendra

Vous les verrez réapparaître

Pareilles mais différentes

Sous de nouvelles silhouettes

Pour nous montrer qu’elles voient

Et savent dessiner de façon magistrale

Ce qui fait notre vie.

©Adamante

P.S. J'ai mis un lien (sur la photo)  incluant les commentaires :  de très jolies choses à y découvrir.

Sur le chemin des bois

Les empreintes d'un géant

Indiscret tapis de neige

Au loin la ville

Flonflons

Flonflons en tête

Les instruments s'accordent

Des notes à danser

Dans le ciel,

À peine un froissement léger

L'aile sous le vent, il passe

Appel des grands espaces

Moi, je le suis des yeux

Si petite, là, tout en bas

Être à sa place...

Le rêve m’emporte vers la nuit

Vers son ciel criblé de lumières

Un petit ours

Observe la Grande Ourse

Son cœur est plein d'étoiles

Dilaté d'amour et d'oubli.

La ville et ses flonflons se rappellent à moi

Un vieil air de mes cinq ans m’arrive avec le vent

Dans le ciel

Un petit renne fleuri m’apparaît

Je lui parle à voix haute, il n’y a personne

- As-tu toi aussi le nez rouge, comme celui de la chanson ?

Tu portes le printemps.

Viens, je t'invite à la maison.

Nous ferons de gros bouquets

J'en offrirai à ma maman et le reste, tu le mangeras.

Viens nous voyagerons ensemble jusqu’à l’été

Quand le ciel stridule et s'enflamme

Quand la ville se tait

Et que les cigales jouent dans les oliviers.

Je t’apprendrai mes jeux d’enfant, au bord du canal

Où les mouettes sagement alignées regardent

Les pigeons lever la patte pour danser

Mais pigeon vole, il ne faut pas l'oublier.

Mais un Clair de roche efface mes visions

Un chemin de lumière apparaît

Sur fond de neige

Et voilà que l'eau du ciel

Porte la mort à la mer

Rien qu'un nuage

Un nuage de folie

La démesure

Alors disant adieu au petit ours, au renne fleuri

Je me demande

Tout détruire pour tout avoir

Est-ce là la sagesse ?

©Adamante

Le ciel est assez couvert ce matin.

De gros nuages nonchalants, les yeux cachés, bouches au large sourire, avancent en crabe. Au-dessus, un esprit qui a l’air d’un brave type avec son gros nez, moutonne dans le blanc

Il observe le ciel.

Aucun ne me regarde, mais je sais qu’ils me voient. Ils savent que je les observe.

Pour qu’un nuage vous parle, c’est-à-dire, qu’il vous donne à voir ses pensées par les personnages qu’il sculpte exprès pour vous, il faut le regarder. Et quand je dis le regarder, j’entends : lui donner de vous par le regard.

Il doit y avoir un échange, sinon ça ne marche pas. Alors, et seulement alors, il vous parle.

Les miens sont bavards ce matin.

Un chaton de belle taille, glisse à présent sur le dos, lui aussi regarde vers le ciel d’un bleu laiteux tout vaporeux de brume, si doux, tout irisé de soleil.

Un géant apparaît, mèche sur l’œil, coiffure généreuse, on dirait un enfant.

Aucun jusqu’à présent n’a regardé vers moi. Qu’observent-ils là-haut ?

Ils passent, me laissant une impression de confiance et de tendresse.

Un moment de silence où les nuages ne sont plus que nuages, vaisseaux emplis d’eau qu’ils s’en vont livrer un peu plus loin, là-bas, vers l’est. Un moment durant lequel je m’imprègne de leurs paroles muettes.

Un autre géant cacochyme apparaît enfin, les yeux mi-clos, comme abîmé dans une profonde réflexion, il observe la terre. Pense-t-il à nos actes insensés, qui pourraient bien faire de lui un instrument de notre mort ?

Est-il conscient de notre fragilité ?

Comment savoir ?

Il me semble lire comme un regret à travers ses traits sobres.

Mais ne suis-je pas en train de créer des images par la magie de mon regard, des images qui ne reflèteraient que mes interrogations ?

Un oiseau huppé vient interrompre mes pensées, on dirait qu’il veut envelopper le monde de ses ailes, il disparaît presque aussitôt, dispersé par le souffle des vents.

Et moi je reste là, avec mon bloc et mon crayon…

©Adamante