12 juillet 2012
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17:47
La poésie est partout
dans la détresse
la saleté
l’horreur
la laideur qui confine au beau
11 septembre
des immeubles s’écroulent
vision d’apocalypse
poésie de l’enfer
fascination
c’est beau et monstrueux
Apartheid
un jeune homme
noir
allongé
mort
sur un trottoir
après les émeutes
image inoubliable
il était beau
il était jeune
comme c’est bête la vie
Partout où il y a la guerre
la parole des armes
fait place au silence étonné
Afrique
le sang
chaud
odeur écœurante
libérée à la machette
des cadavres qui s’entassent
anonymes
sous le soleil
la honte qui vous noue l’estomac
C’est quoi l’humanité ?
c’est ça l’humanité !
excès
destructions
lâcheté
profits
et pourtant
là
dans l’abysse
née de la folie
pousse la poésie
elle est espoir
son cœur bat
au rythme du sang
le même sang
celui de la vie
quand il n’est pas dehors
la même vie
celle qui se donne
quand une main se tend
pour dire
tu existes mon frère
tu existes ma sœur
n’aie crainte
je suis là
avec toi.
©Adamante
Suzâme
Que la poésie soit semence !
Demain, les fleurs...
4 juillet 2012
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18:40

C’est l’été
je retrouve
ma campagne
ma roseraie
envahie
d’herbes folles
pagaille bourdonnante
vibrante de soleil
une rose
échevelée
folle de vie
étamines en bataille
si délicieusement
dévergondée
m’invite
je me penche
vers
ce rouge
gourmand
il m’offre son parfum
je connais l’ivresse
la robe
pourpre
griffée
haute couture
s’offre sans retenue
à mon regard ébloui
fasciné
la princesse des Carpates
ploie avec grâce
sous le souffle
léger
du vent
il est sa chose
je le deviens
je lui parle
comme on parle
aux dieux
quand on est seul
elle écoute mon babillage
je connais la félicité
regard ému
sens en émoi
je suis ailleurs
dans une dimension
inhumaine
victime consentante
des griffes du mystère
soudain je sursaute
mon portable sonne
le charme est rompu
je décroche
c’est ma banque
le dernier bastion
des vampires.
©Adamante
10 juin 2012
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S’enfuir
comme le vent
à travers les broussailles
comme la ligne d’horizon
d’un paysage mouvementé
comme un trait de crayon
qui dépasse la page
comme un jour finissant
et privé de soleil
comme une fête
qui joue ses derniers accords
comme une vie
privée du souffle
comme un rideau qui tombe
à la fin du spectacle
comme une porte
qui se referme
s’enfuir
sans faire de bruit
paupières closes.
©Adamante
30 mai 2012
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Jeudi en poésie
Jill
Parfois
sur les trottoirs de la ville
de jeunes enfants
accompagnent des femmes
Roumaines
implorantes
on les croise
au hasard
d'un coin de rue.
Ce regard
toujours
exprime la profondeur
abyssale
de la misère
le vide
désabusé
celui qui tue l’espoir
qui ronge les souvenirs
heureux
s’ils furent
et puis
on y décèle
un soupçon
de provocation parfois
une rage sous-jacente
ou une impuissance ravageuse
de celles qui créent les meurtres
qu’y a-t-il d’autre à perdre ?
mais il y a
la plupart du temps
ces sourires
encore confiants
des Êtres
ravis par l’instant
par la beauté
d’un rayon de soleil
de celui qui vous fait dire
tant qu’il y a de la vie
il y a de l’espoir
pour être heureux.
©Adamante
17 mai 2012
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Cheveux offerts aux vents de la mer
complainte d'une plage déserte
le silence raconte la marée
au passant solitaire qui
pour tromper le vide
s'invente des infinis
au-delà de l'horizon...
et pourtant il sait
que jamais
jamais
il ne quittera
la terre
qui l'a vu naître.
© Adamante
J'offre cette coupe,
à une brindille de ma connaissance
Elle vient de créer un blog
qui mérite le détour...
LA BRINDILLE
&
J'habille l'enfant du jeudi d'herbes favorables aux nids
en voguant sur les notes Fa, Do, Si
16 mai 2012
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Jeanne et les Croqueurs de mots
L’enfant joue
il est sage
la poupée abandonnée
sur le tapis de jeu
attend
le soldat de plomb
dessiné en bordure du tapis
vient juste de se réveiller
il s’est levé
a ajusté sa tenue
remis son fusil en bandoulière
après cette nuit
à dormir à même la terre
il est tout courbatu
il s’étire en grognant
c’est qu’elle est rude
la vie d’un soldat
elle vous râpe le caractère
elle vous brusque le geste
en s’étirant
il aperçoit l’enfant
ça redonne un peu de douceur
à sa barbe en broussaille
tenant la bride de son cheval
qui a passé la nuit à ses côtés
il sourit
il appelle l’enfant :
« bébé… bébé ! Tu m’entends ? »
bébé a entendu
voilà déjà un moment qu’il l’observe
il tend le doigt
lui touche le bras
lui gazouille
sans doute pour le saluer
quelques mots incompréhensibles
mais il a l’air si heureux
que le soldat se met à rire
quand il repartira
sur son cheval
tout à l’heure
vers une prochaine bataille
il emportera avec lui
la chaleur de ce sourire
la musique de ce gazouillis
et quand l’enfant quittera le tapis
personne
en le regardant
ne soupçonnera cette vie
qui s’anime
par la magie
d’un regard
d’enfant.
©Adamante
9 mai 2012
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Jeudi en poésie
D. 81 Jeanne à la barre
Un pompon marin
porte bonheur tricôtiné
chapeau de cœur
T'es belle à croquer
coquette petite croqueuse
de croquettes
En habit de mousse
de la Coquille de noix...
Merci Pascale
Adamante
22 mars 2012
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Loop et France Do
J’ai glissé !
j’ai glissé
sur
un accordéon
de papier.
Vertige !
et je riais
mon rire tintait
comme celui d’un enfant
clair
cloche
de
joie
cristal
teinté d’azur.
Le papier
épais
ralentissait ma chute
il m’accrochait
me retenait
comme s’il voulait
m’inscrire
là
avec ces mots
écrits
dans sa chair
rêche
mots captifs
consentants
offerts.
Il révélait des plages
de terre
ocre
en jaune et rouge
par endroit
elles s’estompaient
se froissaient
s’enfonçaient
dans la profondeur
des fibres
parfois
elles voilaient
masquaient
un mot
deux
« (…) heure auparavant (…) »
« (…) juste dit (…) »
« (…) cloche a résonné longt… (…) »
quelle merveille
d’imaginer la suite.
J’ai aimé me perdre
dans les profondeurs
de ces ocres
j’y trouvais
un secret
de Terre
une racine
l’envie de creuser
de capter
par les mains
dans l’humidité
fertile
un battement
une vibration
essentielle
un souffle
la vie.
Un fleuve
blanc
capricieux
traçait des idéogrammes
en traversant
cette carte au trésor
pliée et repliée
tant de fois…
Je pensais
à l’école
à la géographie
à la Loire
magique
et c’était Elle
là
qui jouait
dévergondée de méandres
pour provoquer
le fleuve
Jaune
en filigrane
Elle lui disait :
« “我” »
« je suis »
et elle était.
Dans son reflet
« (…) le soleil cognait sur le parvis (…) »
« (…) lui et moi (…) »
« (…) le livre (…) »
Des images
surgissaient des flots
m’emportaient
j’attrapais le vertige
et je glissais
glissais
oublieuse de tout
vers une autre rive
une Orée
peut-être
où
libérée de la rivière
je me mettrai
debout
et avancerai
lavée
de tout passé
comme à mon premier jour.
©Adamante
3 mars 2012
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00:26
L'enfant de l'if - Illustration Adamante 2012-
Je me souviens
un après midi
une petit fille
tout émue
m’avait ouvert
sa porte
elle m’avait invitée
toute craintive
à découvrir
son univers
elle m’avait prise
par la main
et
tout émue
elle avait soulevé
le voile
de sa caverne
secrète
que seul le vent
et de très rares intimes
connaissaient
elle m’avait
conviée à entrer
soudain
durant la cérémonie du thé
elle m’avait
fait signe de me taire
entends-tu ?
là
au creux d’un vieil arbre
ce murmure…
j’avais alors regardé
près des poutres noircies
qui ornaient un regard
donnant sur un miroir
la statue d’un vieux sage
taillée dans le bois
« Beaucoup le craignent »
m’avait-elle dit
« moi, je l’aime. »
Alors j’avais senti
la force d’une présence
dans ce lieu
faussement empreint
de solitude.
©Adamante
1 mars 2012
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22:59
Une vague blanche
Sur le voile de l’eau
Si bleue, si calme
La glace se rompt
Puzzle de printemps
Le dégel est en cours
La terre frémit dessous
Les racines s’éveillent
Et l’eau murmure un chant
Que la glace reprend en brisant son armure
Les dernières congères semblent indestructibles
Mais une pulsation sourd des profondeurs
Demain sous le soleil
Tout aura disparu
Et le vert
Sera.
Adamante