Jeudi en poésie des Croqueurs de mots - ABC

Vibration du granit

L’attente

Mémoire enchâssée de mica

Sur un reflet de feuillage

Le souvenir d’un chant

La caresse d’une main de soleil

Un émoi minéral

Suit le chemin d’une fracture de gel.

L’absence

Parfois le regret

Jamais le désespoir.

L’éternité s’incarne ici.

À peine une forme creusée dans la pierre

Pour accueillir un rêve

Pour abolir le temps.

©Adamante

  Un article déjà paru qui remonte pour l'occasion.

La bruine d’automne m’accompagne

j’avance sous la lumière des réverbères

mes pensées sont confuses

j’hésite entre confiance et lassitude

la vie est lutte permanente

parfois on aurait envie

d’un long

d’un très long repos

Mes pas, la pluie

l’oublie dans le mouvement

j’avance

je ne fais rien d’autre qu’avancer

mon ombre se dédouble

une me précède

l’autre m’accompagne

nous sommes trois

mon parapluie

en ombre chinoise

glisse le long du mur du cimetière

je joue à le suivre des yeux

une de mes ombres m’abandonne

où s’est elle faufilée

pour me faire ainsi faux bond ?

©Adamante

Merci à Erato dont la photo m'a inspiré ce poème et qui me l'a offerte pour l'accompagner.

Sur le chemin de halage

j’avance

les arbres me saluent

à travers le miroir de l’eau

des bleus teintés de soleil

des bouquets de lumières

se racontent en silence

les feuilles crissent

mes pieds sont libres

ma tête les accompagne

au loin

des voix

illusion de solitude

et pourtant

ces voix

renforcent mon isolement

Avec son parfum d’humus

l’automne se raconte

je m’arrête

m’imprègne de l’instant

je veux le conserver

inscrit là

dans mes fibres

au plus profond

comme une chose

précieuse.

Combien d’automnes

ai-je d’inscrits en moi

qui m’ont aidée à cheminer

qui m’ont donné ma couleur ?

Sur le chemin de halage

j’avance

l’infini

je le sais

m’attend

ni lui

ni moi

ne sommes pressés.

©Adamante

Un cerf volant
cheval ailé
a rompu ses chaînes
Il traverse le ciel.
Ce sont les corneilles
qui m’ont alertée
l’intrus les dérange
a-t-on jamais vu
couleurs plus rutilantes
pour un oiseau
sous le soleil ?

©Adamante

Un extrait d'une magnifique photo de Snow

qui, je l'espère, ne m'en voudra pas de lui en avoir emprunté un extrait sans lui demander son avis.

Pour voir l'original cliquer sur l'image.

La vague roule ses galets

les abandonne

les reprend

murmure

chant

la Terre

bercée

s’ensommeille

et tout

Tout

n’est plus

que

sourire

désir

de ne faire plus qu’un

avec la roche

avec les eaux

avec

l’espace.

©Adamante