27 octobre 2015 2 27 /10 /octobre /2015 09:00

                                                                             

 

Un grand merci aux participantes dont vous trouverez les liens sur les noms afin que vous puissiez leur rendre visite.

 

Voici une moisson formidable.

 

Encore merci.

 

AD

 

 

 

 

Le décès...

 

 

Le père a rendu l'âme,

Les pleureuses lui ferment les yeux

Le lavent, l'embaument

Le portent au linceul

Dans le lourd silence de la pièce

Puis égrènent leur chapelet,

Elles le veilleront jusqu'à l'aube...

La veuve et son clan

Sort le noir, paletots et voiles

Pour les femmes

Les brassards de deuil

Pour les hommes...

Le père a rendu l'âme,

Un mauvais coup de sabot d'cheval...

 

JB

 

 

"Le visiteur du soir"

 

 

Le visiteur du soir a frappé à ma porte.

Tout encapuchonné, et, sous sa barbe noire

un sourire étonné.

Il m'a tendu la lanterne qu'il portait très haut...

 

"Tiens ! Tu dois me remplacer, car je n'ai plus la force !

 

- La force ?

 

Mais que dois-je faire ?"

 

Avais-je murmuré ou crié ?

Je ne sais.

La lumière vacillait et le visiteur avait disparu dans la brume qui montait.

J'ai mis la houppelande qu'il avait oubliée, caché un peu de mon visage dans une grande écharpe noire et je suis sortie dans la rue.

J'étais une ombre parmi d'autres, mais, très haut, le plus haut que je pouvais, je brandissais ce qu'il restait de lumière.

 

Il faisait froid, très froid...

Je me suis réveillée.

 

Quichottine

 

 

 

 

À la lanterne de son silence

Elle marche seule

Dans la nuit noire

De ses désespérances

Allumons la lumière

 

ABC

 

 

En perdition

Il tenait fort sa lampe

Dans son cauchemar il avait vu

Son petit ânon brun

Qui avait perdu sa maman

Il levait haut sa lampe

La nuit était très noire

Dans sa bouche

Dans sa voix

Toute la peur et l'inquiètude

Dans son cœur l'amour

 

Pour les faibles et les innocents

Pour ceux que l'on ignore

Pour les petits dans le malheur...

 

Une lueur dans la nuit...

 

Marine D

 

 

 

A la nuit, à la nuit

Lorsque tout dort dans les chaumières

Que les chats grimpent aux gouttières

Poil hirsute, œil de chasseur.

 

A la nuit, à la nuit

Lorsque nos rêves se déguisent

Que les heures coulent sans courage

Masques blafards, hantises amères.

 

A la nuit, à la nuit

Spectre éploré cherche Dame Blanche

Lumière confuse à sa lanterne

Phantasme bleu, sourire granit.

 

A la nuit, à la nuit

Les mots se désagrègent 

Sur les chemins abandonnés

Confettis hâves, fumet terreux...

 

Martine

 

 

Le gardien des morts

 

Nuit du 2 au 3 Novembre

 

Le Veilleur de nuit se mit à parcourir le labyrinthe des allées du Cimetière, balançant sa torche électrique au bout de son bras droit, en attendant l'heure de fermeture de

19 H.

 

En ce Jour de Commémoration des Morts, le Cimetière était devenu un immense Parc Floral !

 

Symboles de l'Eternité, les chrysanthèmes irradiaient de vie au cœur de la Mort...

 

Ces chrysanthèmes aux crinières de lion multicolores transformaient en chant immortel ces sépultures qui empêchaient la Nature d'avaler les corps...

 

Quelques familles déambulaient encore.

 

Les employés du Cimetière s'affairaient en poussant des brouettes remplies de feuilles mortes, de fleurs fanées et de détritus de toutes sortes laissés près des tombes par la Foule incivile... et reportaient les petits arrosoirs qui traînaient un peu partout...

 

Les oiseaux se sont tus à l'approche de la nuit...

 

Il était comme un Homme entre-parenthèses ! C'était lui le Gardien des Morts !

 

Sans lui, le Cimetière serait vite devenu un repaire de chenapans, ces ombres furtives sans Foi ni Loi qui semblaient avoir perdu le sens de leur voyage terrestre...

 

Il savait qu'il était comme la Mémoire Vivante de tous ces défunts, démuni souvent, seul, armé que de son seul courage.

 

Il aimait les monuments prétentieux au décor suranné comme la beauté des tombes toutes simples, les laides plaques du souvenirs et même les dérisoires fleurs plastiques qui se fanaient sans avoir vécues : témoignages s'élevant comme des barrages à l'oubli ... façon pour l'Homme d'assumer son Humanité ?

 

Cet endroit sacré plein d'ombres le fascinait...

 

Il alluma sa lampe torche. Le Cimetière, vidé de la Foule et des employés, avait retrouvé sa part d'Inconnu et de Silence.

 

Il progressait pas à pas au milieu des tombes, creusant la nuit de la lumière de sa lampe, dans une méditation lente et prudente.

 

La morsure des années lui avait fait perdre toutes ses illusions, et il comprenait toutes les misères et les mensonges de ce monde impitoyable que seul protégeait le Repos pour ces âmes fatiguées, dans le rempart de leur tombeau !

 

Ceux qui sont passés sur l'Autre Rive sont ils plus Vivants que les Humains ?

 

Les yeux fermés de dessous la tombe s'ouvraient ils, émerveillés, à un Monde de Miséricorde....

 

Où bien étaient ils définitivement clos sur eux-mêmes ?

 

Il tentait bien quelquefois d'interroger les Morts...

 

Puis se gendarmait, confus ! Était-il fou de vouloir ainsi creuser le Vide qui déclenchait des impatiences nocives à la vie ?

 

Pourtant, il lui semblait que des liens indicibles l'unissaient à ce monde souterrain dont il se sentait à la fois l'humble protecteur et ... le captif...

 

Sa lampe torche fouillait l'obscurité, surveillant les alentours, jusqu'à la pointe du jour...

 

Luciole 83

 

 

Ilelle

 

 

Les rues sont vides

Barbe noire

Il déambule

À moins qu’il ne soit

Elle

Voilée…

 

Hotte factice

Estomac creux

L’esprit en berne

Une vie au goût aigre

Un soir de mauvais vin

Un père Noël 

Déçu du monde

Un chômeur peut-être

Un paumé

Il

Elle

Qu’importe

 

Ilelle Ilelle Ilelle

Danse des pieds

Au rythme d’un rien

Ilelle Ilelle Ilelle

Comme un chant d’oiseau

Sur l’écho d’un trottoir

 

Ilelle Ilelle Ilelle

Toi ?

Moi ?

On a tous sa chute

Un jour

 

Apprentissage

 

Alors chantons

Ilelle Ilelle Ilelle

 

Alors dansons

Ilelle Ilelle Ilelle

 

Rythme des pieds

Sur le trottoir.

 

Adamante

 

 

 

 

De la terre en fusion, je suis sortie.

roulée par le vent, façonnées par la pluie

sur un bord de route, j'étais en attente.

Quelques méchants coups, d'éclats enlevés

modifièrent ma forme primitive.

Un artiste est passé... et me voici transformée

... et toute grimée.

 

Et encore :

 

Toute grimée..
le regard s'habitue et me voici
dans une imagination débordante, transformée
en un couple venant d'ailleurs.
La petite, en femme grillagée
marchant derrière son imam barbu...

 

Jeanne Parisel

 

 

 

Bruit de sabots sur la route.
Dans ma chaumière j'écoute.
Mais qui donc passe par là
Tandis qu'approche le pas ?


Il fait nuit et il fait froid,
Un temps à rester chez soi.
Qui peut aller sur la route ?
En moi se glisse le doute ...


J'ouvre ma porte en silence,
Je regarde avec méfiance
Cet homme sous capuchon
Qui ne me dit rien de bon ...


Bientôt la nuit de Samain
L'univers est incertain.
Ciel ! Quel étrange visage
Comme un funeste présage !


L'homme brandit sa lanterne,
Vision vraie ou baliverne :
N'est-ce point face de loup
Qui se profile dessous ?


L'homme donne de la voix
Et tout s'éclaire, ma foi :
Le sacristain du village
Loup garou ? Je déménage !


C'est à lui que j'ai affaire,
Un bonhomme débonnaire
Juste un effet du halo
Et sa barbe noir corbeau !


Il se réchauffe en marchant,
Rentré tard et attendant
Que le feu prenne en son âtre,
Des bûches, il en a mis quatre.


Entrez donc en ma demeure,
Vous prendrez bien à cette heure
Un bol de ma soupe au chou
Avant de rentrer chez vous !

Lenaïg

 

 

commentaires

L
Coucou Adamante, quelle belle moisson d'automne ! Merci beaucoup, maintenant je vais suivre les liens. Bises !
Répondre
A
Merci Lenaïg, à très vite j'espère.
M
Une lecture très très agréable de part sa richesse et sa grande diversité de styles. Quel superbe bouquet de textes<br /> <br /> Bravo à toutes<br /> <br /> ;)
Répondre
M
Merci Adamante de m'avoir invité à participer à ce challenge . <br /> J'ai eu grand plaisir à imaginer ce que pouvait bien cacher ce qui pour moi n'était qu'un caillou.<br /> Bises à toi.. bises à vous.
Répondre
A
Oh, je crois comprendre que tu as laissé une participation, mais je ne la trouve pas. Pourrais-tu me le confirmer et si c'est bien le cas me la renvoyer ? Amicalement.
J
Un coucou à Jeanne... mais oui l'homme devant et sa femme derrière "emprisonnée", fait dans certains pays encore !! Au plaisir ici... bises de JB
Répondre
L
Le résultat est vraiment magnifique : j'en suis bouche bée ! Un grand bravo ! j'apprends bcp....<br /> Merci Adamante bises à toi et à toutes
Répondre
J
Ah très belle moisson Adamante... et bravo mesdames !! Merci à toi... bises de JB
Répondre

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  • Adamante
  • Comédienne, metteur en scène, diplômée en Qi Gong, j'écris, je peins.
  • Comédienne, metteur en scène, diplômée en Qi Gong, j'écris, je peins.

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