Cette petite fable, racontée par Dédé de Barbès, se décline comme un dialogue sur fond de petite musique insipide ou sirupeuse, avec glissando et dégueulando, musique parfois concrète et souvent répétitive, pour inciter à la détente dans des lieux où l’agressivité est de rigueur.
Vas-y Dédé, c'est à toi !
- Ben, là, pour ce que j’ai à vous dire, il s’agit de races de chats, le British et le Chartreux.
Deux chats qui se ressemblent quand ils sont bleus, c’est-à-dire quand ils sont gris, parce qu’ils ne sont pas bleus, jamais, c’est juste un nom de couleur pour faire joli et qui fait joli, mais ce n’est pas le bleu, ce bleu là, c’est le gris.
Non, pas le gris comme qui dirait quand ils ont trop bu, mais gris, comme qui dirait comme on est gris, quand on est une souris grise, vous voyez ? Gris quoi !
C’est-à-dire, pas d’un gris toujours le même, comme un costume gris par exemple, gris à faire pleurer un croque-mort, non, un gris avec des nuances, allant du gris très clair au gris plus foncé, du gris plus ou moins rose au gris plus ou moins anthracite en passant par le gris plus ou moins bleu, un gris avec des nuances, si vous voyez ce que je veux dire.
Mais pas un gris comme qui dirait qu’il est sale, comme le gris du costume dont je vous ai causé plus haut, mais un gris propre, qui se respecte et qui joue avec les nuances.
Suivez bien car je n’ai pas l’intention de me répéter !
Nous parlons donc de deux chats qui se ressemblent mais qui sont quand même différents, avec des différences qui font que, lorsqu’on les connaît, ils ne se ressemblent pas du tout, mais lorsqu’on ne les connaît pas, ils se ressemblent totalement…
Bon ! on va dire que si vous n’arrivez pas à les reconnaître, ça n’est pas grave, le but avéré n’est pas là.
Toutefois, je vous invite à bien m’écouter, car si vous n’arrivez pas à faire la différence, ne faites pas comme la greluche de la fable.
Vous pourriez écoper d’une balafre, porteuse de tous les germes que Dieu le tout puissant a inventés pour punir les pêcheurs, ceux qui n’ont pas de ligne et qui pêchent quand même, sans attraper un seul poisson et qui, une fois balafrés, chopent microbes, virus et miniatures infernales, nés pour nous gâcher la vie en nous donnant de la fièvre et plein de maladies épouvantables et ceux-là, ô comble de provocation, finissent tout de même par se plaindre, ce qui est gonflé, parce qu’ils sont totalement responsables de leur irresponsabilité ; parce qu’ils sont assez stupides pour ignorer le conseil, dispensé à dessein dans la fable, afin de leur servir de leçon, conseil qui n’est tout de même pas difficile à comprendre, Cré de Diou, quand on a un tant soit peu de jugeotte !
(…) Comment ? (…) La phrase est longue ?
J’en conviens, la phrase est longue !
Et alors, vous n’êtes pas obligés de la lire sans respirer !
Car si vous la lisez sans respirer, moi je décline toute responsabilité si par hasard vous tombez en syncope et que par malchance vous êtes seul(e) à la maison, que vos voisins sont partis en vacances, que le quartier est désert, que les pompiers que vous avez appelés sont tous en mission, qu’il ne leur reste même pas un vélo pour vous venir en aide et que de surcroît, le plus jeune, beau gosse, qui était de garde et aurait pu vous secourir, a justement profité d’être seul pour se payer un petit moment de bon temps, avec la femme du chef de brigade, il faut bien que jeunesse se passe, lequel a été appelé pour une urgence à peine cinq minutes plus tôt, avouez que c’est pas de chance, et que dans de telles circonstances, vous avez tous les risques de décéder, ce qui est fâcheux j’en conviens ; mais avouez tout de même que vous y êtes un peu pour quelque chose, car lorsque l’on est prévenu, il n’est pas bien venu de faire des histoires si par malheur ça tourne mal !
Dans quel monde vivons-nous !
Enfin vous voilà prévenus !
Rapport à la petite fable, qui, je vous le rappelle, se décline comme un dialogue sur fond de petite musique insipide etc. y a pas à dire, y a que les balaises pour avoir le dernier mot, suffit de mater autour de soi, on a vite compris le problème.
J’explique !
L’autre jour, y en a un qui se pavanait en expo, un costaud à moustaches, you see, avec une super tête de poire, porté à bout de bras par son entraîneur.
Vachement long qu’il était ! Un chartreux qu’avait pour blaze : Anthracite des Moines.
Un champion à la Ray Mystério, une vraie terreur, l’air méchant et provocateur.
Quand y’a mon Doudou, mon british de compète, que plus rond tu meurs, qui se ramène sur le ring.
L’air vachement cool, un peu comme Edge et au moins aussi séduisant, et qui te lorgne le public avec ses grands yeux tendres, en faisant semblant que l’Anthracite il existait même pas !
Un vrai spectacle de catch à cat, avec mines patibulaires et menaces sous entendues chez l’Anthracite et le côte guru charmeur chez mon Doudou, qui nous la jouait à la John Morrison, une belle gueule avec des yeux que si tu t’avances t’es mort !
Car mon dur à moi c’est un tendre ! Un vrai ! Un de ceux que toutes les gonzesses, elles sont à genoux devant lui !
Z’étaient donc tous deux côte à côte sur le ring, matant l’arbitre, prêts à en découdre sévère sur une base de rivalité ancestrale avec promesse de tous les coups tordus.
Quand y’a une greluche dans le public, comme c’est qui dirait qu’elle avait un œil qui était si tant pas d’accord avec l’autre, que quand elle regardait en face c’était comme si qu’elle regardait de chaque côté en même temps, qui balance tout à coup, en traînant comme une limace sur ses mots :
«Oh le beau Chartreux !»
«De qui qu’è cause ?»
se demandent les deux balaises en se lançant un regard de biais.
«J’peux t-y toucher ?»
qu’elle reprend, toujours aussi lentement, en tendant la main vers mon Doudou, que sa première réflexion, faut dire, avait déjà mis un tantinet mal à l’aise.
«J’suis pas un Chartreux» qu’il lui crache à la tronche, «j’suis un British !»
«Un British !» qu’elle s’étonne encore plus lentement qu’on peut l’imaginer possible.
«C’est pourtant qu’ils sont pareils tous les deux !»
Là, elle nous la fait à la Fernand Reynaud dans « dis tonton pourquoi tu tousses ! »
«Mets tes lorgnons mémère, tu m’prends la tête avec tes blatères» qu’il lui répond le Doudou.
Faut dire que mon Doudou, il est un peu comme moi, quand y s’y met, il est un poil direct hein !
«Laisse tomber mec !» réplique l’Anthracite à Doudou, «C’t’engeance là, ça confondrait un curé avec un corbeau et un évêque avec un geai, alors capter nos différences ! Pfff!»
«Eh bien moi, c’est comme ça que je les aime», qu’elle continue d’effondrer ses paroles la dégénérée, en posant sa vilaine pogne poilue sur mon Doudou, «Pour sûr, on dirait deux frères tellement qu’y sont gris pareil !»
Là, moi, j’aurais pu m’endormir, mais pas mon Doudou.
«J’ai pas d’frangin que j’te dis, t’es chébou ou quoi ! T’arrête de m’tripoter ou j’ten colle une!»
Le Doudou, il est bien gentil, mais faut pas trop l’agacer tout de même.
La vieille toupie, elle avait pas pigé l’avertissement et elle continuait avec un sourire idiot à vouloir farfouiller dans l’intimité de sa fourrure.
L’Anthracite, il n’en pouvait plus de se bidonner en regardant la tête du Doudou. Même qu’il la jouait un brin provocateur en cachant son rire sous un air furax.
«T’as fait une sacrée touche mec, l’a pas la tronche d’une Miss, t’as vu tout l’poil qu’elle a sous les bras, la vache!»
Là, le Doudou il a vraiment pris les nerfs et sans plus tergiverser davantage, il t’a allongé une griffe à la frangine que ça y a coupé net le sifflet !
Alors, elle a jeté un oeil concupiscent sur l’Anthracite, en se demandant si, par hasard, il ne serait pas plus coopératif.
Là, l’Anthracite l’avait plus du tout envie de rigoler, l’avait pas du tout, mais pas du tout envie de se faire tripoter la couenne, y s’est mis à hérisser du poil et à cracher comme un diable.
C’est alors que l’Anthracite et le Doudou, faisant alliance face à l’adversité, pour faire ravaler son sans gêne à la greluche, ont sauté par-dessus les cordes et leurs millénaires de rivalité. Un grand spectacle.
Alors, sentant que l’ambiance devenait tendue, la frangine a préféré jeter l’éponge, elle faisait pas le poids. Elle s’est tirée en répétant : «Ben y sont vraiment pas sympas les Chartreux !»
Moralité : quand on ne comprend rien à rien et qu’on se retrouve face à un ring avec des entraîneurs teigneux et des champions ad hoc, on la ferme.
©Adamante
Rey Mysterio est un catcheur d'origine mexicaine officiant à Smackdown. Son catch est très aérien et spectaculaire. Rey Mysterio se distingue aussi à la WWE car il porte toujours un masque et pour sa célèbre prise : le 619.
Adam Joseph Copeland (connu surtout sous le pseudo Edge), est un lutteur de nationalité canadienne né le 30 octobre 1973 à Orangeville en Ontario. Il travaille actuellement pour la W W E du côté de Smackdown. D'abord connu comme un excellent lutteur par équipe, il a réussi à se faire un nom en solo.
John Randall Hennigan est un catcheur américain, né le 3 octobre 1979 à Los Angeles en Californie[1]. Il est actuellement en action à la WWE dans le show RAW. Il lutte actuellement sous le nom de John Morrison, après avoir été longtemps connu sous le nom de Johnny Nitro.