25 mars 2010 4 25 /03 /mars /2010 23:00
 

petit-ver-tout-nuok




Vous savez ce que c’est !

Quand un air vous trotte dans la tête, comme ça,

Un air qui, allez savoir pourquoi, vous obsède

Un air qui vous tient pour ne plus vous lâcher

Et souvent plus il est bête, plus il vous tient.

C’est comme ça, c’est totalement incompréhensible !

Mais c’est avéré


Tu passes l’aspirateur, il est là

Tu téléphones à ton banquier, pour lui expliquer ton découvert, il est là

Il se moque du quart comme du tiers

Il te prend la tête au moment où tu en as le moins besoin !


Eh bien !

Le dernier dans le genre

À être venu frapper à mon oreille

C’est l’air du petit ver de terre.


Ne me dîtes pas que vous ne connaissez pas !

C’est impossible !

Tout le monde connaît cet air-là !

Vous n’allez pas maintenant m’obliger à l’écrire !

Si ?

Eh bien… Eh bien là !

Eh bien là …

On peut dire que de Napoléon le premier à Napoléon le quatrième

La culture populaire en a pris un sacré coup !

Cela dit sans vouloir vous vexer !


Allons… Faites un effort !

Si je vous dis : « C’est la grue… »

Ça ne vous rappelle rien ?

Non… Bon ! tant pis !

J’espérais y échapper…

Mais enfin !

Puisque vous m’y obligez, voilà les paroles :


« C’est la grue

qu’a pas pu manger cru

le petit ver de terre

C’est la grue

qu’a pas pu manger cru

le petit ver tout nu »



Vous vous rappelez maintenant ?


Peu importe ! de toute façon

Que vous connaissiez ou non

Vous allez me dire :

-Y’a pas vraiment là matière à faire un poème ou une dissertation !

Soit ! Je suis d’accord !

Mais tout de même !

Tout de même !


Quand on y réfléchit

Quand on y réfléchit, ne serait-ce que quelques secondes

Quand on y réfléchit comme il faut y réfléchir

On peut se demander à juste titre

Pourquoi la grue

La grue qui a tout pour le faire

Le bec, les griffes, et tout et tout

Pourquoi la grue l’a pas pu manger cru le petit ver tout nu ?

Ça c’est une vraie question !

On ne peut pas le nier tout de même !

Je n’ai pas pour habitude de me poser des questions qui n’existent pas !


Oh… Je vous entends…

Vous allez me rétorquer

Que si j’avais eu connaissance des autres couplets de la chanson

Je connaîtrais certainement la réponse

Peut-être

Mais rien n’est moins sûr !

Qui me dit qu’il y a d’autres couplets d’abord ?

Moi, je ne connais que ces deux-là

Et celle de qui je les tiens

N’a jamais fait que les répéter, sans jamais rien ajouter de plus

Durant une année entière, sans se lasser

Sans jamais faire allusion à une quelconque suite.


Là, vous pourriez me dire :

-Pourquoi ne lui as-tu jamais demandé la raison pour laquelle

 la grue l’a pas pu manger cru le petit ver tout nu ?


C’est vrai, c’est vrai…Je suis obligée de le reconnaître

Je reconnais, j’aurais pu

J’aurais pu, mais je n’y ai pas pensé

Je ne me posais pas la question !


Nous avions dix-huit ans

Nous étions insouciants

Nourris de Boris Vian avec poule sur mur

Et nous chantions ce petit air en chœur

Persuadés de faire de l’humour

Un humour, qui à nos yeux, pulvérisait le second degré.

À ce moment-là, on se moquait bien de savoir

Pourquoi la grue l’avait pas pu manger cru le petit ver tout nu !

Ces simples paroles nous transportaient à des sommets

À des sommets intellectuels où les questions mesquines du quotidien n’avaient aucune place,

Des sommets où nous pensions faire preuve d’intelligence

Et aucun de nous n’avait jamais évoqué la question

Jamais…

Ignorants que nous étions !


Nous ne nous doutions pas que plus tard

Bien plus tard

Quand les années seraient passées par là

Au détour d’une pensée

La question allait soudain s’imposer

Envahissante au point de la mettre en ligne…

C’est comme ça tout au moins que ça c’est passé pour moi !

 

Avant que d’en arriver à ce dernier recours

J’ai bien tenté de donner une réponse

Une réponse logique :

La grue avait peut-être, au dernier moment,

Aperçu un met plus délicat

Un peu plus loin de-là où se tenait le petit ver tout nu

Et dans sa tête de grue

Elle avait pu penser :

-« Je vais attraper le meilleur, je reviendrai chercher le petit ver après… »

Mais… Quand elle était revenue

Pfft ! plus de petit ver !

Il s’était mis à l’abri !

Tous les vers ne sont pas des imbéciles !

Il avait pu penser :

-« Coco, faut pas traîner dans l’coin, ça craint ! »

Et il s’était caché.

C’est peut-être comme ça que ça s’est passé !

Mais on ne peut pas en être certain

Ça n’est jamais qu’une hypothèse

Rien de plus !

Ça ne s’est peut-être pas du tout passé comme ça !

 

Le ver était peut-être encore plus malin

En voyant arriver la grue

Il avait pu se glisser sous des branchages

Pour se confondre à eux

Ou encore

Il avait pu rapidement se faufiler dans l’herbe

Parce qu’il avait plu

Parce que lorsqu’il a plu

C’est plus facile pour un ver de glisser dans les herbes que de creuser la terre pour s’y cacher

Et la grue en s’approchant n’avait peut-être pas pu le voir

Tout caché qu’il était dans les herbes,

Le cœur tremblant en pensant :

«Ô grand ver tout puissant,  faites qu’elle ne me voit pas ! »

Et elle était restée là

Gros Jean comme devant

L’estomac vide !

 

Je voudrais bien vous y voir, vous

Ce n’est pas facile quand on est une grue

De gagner sa pitance !

Une hésitation

Un simple état d’âme

Et la nourriture fout le camp !

C’est le jeûne assuré !

 

Moi qui vous parle

J’ai tourné le problème dans tous les sens.

Tourné, retourné, rien trouvé !

 

Aaah… Je ne sais pas si je dois en parler…

J’ai bien émis une autre hypothèse

Une hypothèse qui vaut ce qu’elle vaut !

Je vous aurais prévenus

Une hypothèse un peu tirée par les cheveux sans doute

Mais vous en conviendrez

Une hypothèse, quand on a rien

C’est mieux que rien !

C’est toujours ça !

Tenez !

 

En admettant que la grue et le petit ver tout nu

Ne soient pas ce que l’on pense qu’ils sont…

En admettant qu’ils soient autre chose…

Vous me suivez ?

Là, il y a plein, plein, plein, de bonnes raisons

Qui justifieraient que la Grue ait pas pu manger cru le petit ver tout nu.

 

Bien sûr, je n’ose pas trop entrer dans les détails

Vous me comprenez !

Je n’ose pas trop entrer dans les détails

De crainte de la censure pour propos scabreux…

Vous me direz, et vous aurez raison :

« Depuis qu’on a chanté « Annie aime les sucettes »

   On peut bien chanter la chanson de la grue ! 

   Et en penser ce que l’on veut ! 

   Deux lectures et tout le monde est content ! »


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En tout cas

C’est peut-être la vraie réponse, celle-là :

La grue et le petit ver tout nu ne sont peut-être pas,

En effet, ce que l’on pense qu’ils sont !

 

Et dans ce cadre un peu  particulier

On pourrait fort bien supposer que le petit ver n’était pas en forme

Qu’il était malade, pourquoi pas ?

Et que la grue n’était peut-être pas très convaincue.

 

Imaginons qu’elle s’appelait Annie, ce qui n’est pas impossible

Et qu’elle ait mangé trop de sucettes

En voyant le petit ver tout enchifrené de fièvre

Rampant et se traînant, paupières tombantes

Elle n’en avait pas eu envie, tout simplement

Et elle avait passé son chemin…

 

Mais ça c’est encore une autre hypothèse !

Comment savoir la vérité…

Comment savoir pourquoi la grue l’a pas pu manger cru le petit ver tout nu ?

 

Je crains que personne ne puisse le dire !

J’ai beau tourner le problème dans tous les sens

Le mystère reste entier.



©Adamante 

 


Un grand détective devant l'Eternel a trouvé une réponse au mystère,
une réponse qui se cache dans le filet d'une onde claire...  c'est ici :  ICI

 

12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 17:58

Qui es-tu ?

Tu ressembles à ces petites fleurs blanches

Toutes simples, les pâquerettes

Dans les jardins et dans les bois


Je suis moi

Je suis comme ça

Je peux changer de forme aussi

Je peux changer de couleur si tu  me changes

Mais je reste toujours la même

Je corresponds à tes désirs


Que veux-tu dire ?


Silence ! Contente toi d’être

Cesse de chercher

Tu trouveras


C’est la première fois que je te vois !

 


 

Je suis discrète !

Les humains ne me voient pas !


Je t’ai vue !


Tu as su voir !


Que fais-tu ?


Je suis là quand c’est utile

Pour qui a besoin de moi !


Tu es si petite

Tu as l’air si fragile

 


 

Je suis légère et je suis forte



Es-tu ? Une plante ? Une fée ?


Je suis te dis-je

Je suis aussi ce que tu penses

Joue ! Chante ! Danse !

Imagine que tu es moi

Tu comprendras

Respire les parfums

Celui de l’air, celui de la vie

Goûte leurs essences

Fais confiance à ton premier regard

Cesse de tout remplir de mots

Cesse de vouloir tout expliquer

Vis ! simplement, vis !

Tout est beaucoup plus simple que tu le crois !


Peut-être viens-tu d’un autre monde

Pourquoi pas ! L’espace est si grand !

J’ai l’impression de me voir en toi

Un scintillement au cœur du vide

La pureté de la glace

C’est comme un reflet du meilleur de moi

Comme un rêve où je disparais

Sans bruit.


©Adamante
28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 13:37
Défi 24  LA RUCHE

Il était une fois…

Et pourquoi ne pas commencer comme ça ?

C’est un bon début pour vous raconter une histoire.

Un excellent début et qui a fait ses preuves.

Il était donc une fois

Pas deux, hélas

Deux, la vie s’arrange souvent pour que ça ne se fasse pas

Ou alors c’est tellement rare qu’il vaut mieux ne pas en parler

Une fois, ce fut une, du moins pour cette fois là !

Il était une fois

Un garçon tout à fait charmant

Non , je ne suis pas en train de vous raconter Shrek !

Vous allez cesser de m’interrompre

Où je ne vous la raconte pas !

Il était donc une fois

Une fille tout aussi charmante

Et tous deux d’humeur un peu folâtre

Ça arrive à tout le monde !

Une brise légère

Un éclat dans l’œil

Un « je ne sais quoi » dans l’air…

Et quand on ne sait pas…

Il n’en faut parfois pas plus pour décoller !

Le garçon…

Là, c’est pour les besoin du texte

Le gars, il avait déjà de la bouteille

Et la barbe en plus

Pas un jouvenceau donc !

Donc le barbu

Certain de son charme

Un peu peintre sur les bords

Et même plus que sur les bords

En pinçait quelque peu pour la fille

Il en pinçait disait-on souvent pour beaucoup de filles

Que voulez-vous, c’était sa faiblesse

Que celui qui n’a jamais fauté lui jette la première pierre.

Un coup de fil :

« Tiens… euh… j’ai un truc à croquer dans ton coin, euh… »

On se demande bien quoi !

« Si tu veux me rejoindre, euh… on croquera tous les deux , euh ! »

Là vous allez me dire : « si elle a pas compris c’est qu’elle est bouchée ! »

D’accord !

Je suis consciente des limites : le séducteur ne fait pas fait montre ici d’une grande originalité

J’en conviens

Mais si en plus il faut que je vous la fasse originale, là, j’ai pas fini…

Bon !

La fille, elle, avait très bien compris

Et croquer de compagnie, n’était pas ce jour-là pour lui déplaire.

« D’accord j’y serai ! »

Et voilà une affaire rondement menée !

Manque de bol

Je ne sais pas si vous avez remarqué

Comme parfois les éléments font tout pour vous contrarier

La voiture s’était mise en panne !

Enfin…

Pas de problème, avait-elle pensé « je vais emprunter celle du père »

Oui, mais le père

Pas totalement bouché lui non plus

En bon père attentionné

Qui avait bien remarqué certaines choses

Qui connaissait le lascar

Avait opposé un veto ferme et définitif

Il avait besoin de sa voiture…

Son bébé, qui avait il faut quand même le dire, passé l’âge de la puberté

resterait à la maison

Il n’y reviendrait pas!

L’interdiction de croquer venait donc de tomber

Comme une peine de mort dans un jour morne et pourtant ensoleillé.

Là, ne rêvez pas, je ne vous raconte pas non plus

La petite chanson du pont de Nantes

Où le frère arrive et tous deux vont se noyer dans la rivière la plus proche

Là, il n’y a pas de frère et elle ne pleure pas

Et, détail, la rivière la plus proche il fallait une voiture pour y arriver

Alors,

Même avec la meilleure volonté du monde

Croquer ou se noyer

C’était du pareil au même

Voilà

L’histoire est terminée

Vous allez me dire que je ne respecte pas les conventions que j’ai moi-même définies au départ

D’accord

C’est vrai

Mais tout de même

Comment vous feriez vous pour terminer par :

Il se marièrent et…

Et quoi : « et eurent beaucoup d’enfants » ?

Ça, ça ne fait pas partie des conventions d’origine

C’est sans doute un truc rajouté durant la période pétainiste pour glorifier la famille.

Je ne peux donc pas terminer par : « ils se marièrent et furent heureux »

Ils étaient peut-être déjà mariés d’abord

Qu’est-ce qu’on en sait

L’histoire n’en parle pas

Et puis, en réfléchissant

En réfléchissant, ne serait-ce qu’un tout petit peu

Vous le  feriez vous de décider de vous marier sans avoir jamais croqué ensemble ?

Là, permettez moi de vous le dire, ce serait de la haute voltige sans filet

Mais vous êtes libre de vos choix

Ou alors c’est que vous avez un tempérament un peu joueur…

On saute et on s’en remet au hasard !

Mais là

Les deux zèbres en question n’avaient pas l’intention de s’en remettre au hasard

Ils avaient de super filets

Invisibles mais rudement solides

Bref !

Comme je vous le disais

L’occasion ne s’est jamais vraiment représentée

Beaux joueurs, ils poursuivirent donc leur chemin

Et furent heureux

Chacun de son côté de profiter de la vie.


Avertissement : toute ressemblance avec une quelconque réalité ne peut-être que purement fortuite

 

©Adamante

15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 12:19
les croqueurs de mots

Pour les Croqueurs de mots -sans défi- juste parce ça me plait.


Petite pièce A Cappella, avec chœurs et récitant. 

 

Certains mots (comme pomme, cerise...) sont repris de manière rythmée, répétitive ou non (selon les désirs du chef d’orchestre), par les chœurs qui  accompagnent la voix du récitant. Ils scandent la montée progressive de l’intrigue jusqu’à l’apothéose finale tout en suivant les envolées et les involutions du texte. Une partition est en cours.


Le rêve, c’est comme une échelle qui grimperait vers l’Eden ou le pommier céderait la place au pêcher ou mieux encore au cerisier.

Pourquoi préférer le pêcher ou le cerisier au pommier me demanderez-vous, je pourrais vous faire une réponse à la chinoise en vous rétorquant et pourquoi pas ! mais je sens que cela ne vous satisferait pas.

Je pourrais vous dire que cette préférence aurait été plus que sage, vu ce que l’on sait de nos glorieux ancêtres qui furent chassés du paradis, à cause d’une pauvre pomme, celle connue sous le nom de pomme de la connaissance, et d’un serpent réputé terriblement dangereux, surtout si l’on en croit les écrits de Boris Vian.


Je vous entends, en quoi le serpent serait-il dangereux ? Et bien, si ce que Vian a écrit est vrai, le serpent, aurait été très gai et il aurait même joué du registre de la tentation auprès d’Adam, allant même jusqu’à tenter de séduire Gabriel, vous rendez-vous compte ?

Il aurait fait tout cela au grand dam de notre mère à toutes et à tous qui en aurait conçu quelque rancœur et aurait tenté de l’assommer avec une pomme, puis en femme prosaïque, voyant que le fruit ne pouvait servir sa colère elle aurait décidé de le manger.


Cré de Diou ! elle allait le payer toute sa vie.


Le ménage fut vite fait, le créateur, en fureur, mit tout ce beau monde à la porte et adieu l’Eden.

Désormais, pour eux et la descendance, c’est chacun pour soi, guerre, envie, jalousie, poux dans la tête, fiel, vitriol, envolées lyriques, bonne conscience… bref, je pourrais vous énumérer la liste aussi longtemps que l’infini le permet, mais vous la connaissez et avez vous aussi, sans aucun doute, payé votre tribu à l’un ou l’autre de ces maux.


Avec un pêcher ou un cerisier, dont les fruits exempts de toute calomnie, se contentent d’être des fruits succulents à consommer sans modération aucune, non seulement les femmes auraient pu prétendre à trouver l’âme sœur sans risque de demeurer vierges, mais qui plus est n’auraient jamais, au grand jamais fait l’erreur de mordre dans le fruit de la connaissance à cause d’un affreux serpent.


Enfin, tout cela, quand même c’est la rumeur, une rumeur bien établie qui fit de la femme et du serpent des objets diaboliques, tandis que l’homme, grand naïf, désigné « enjeux de leur convoitise malsaine » fut la grande victime de l’histoire.

 

L’histoire remonte à la nuit des temps…

Et si vous voulez mon avis, on aurait mieux fait d’oublier, nous aurions évité les bûchers épisodes douloureux de l’histoire, évitement dont les chats nous auraient été reconnaissants.


On peu relever tout de même une incohérence à cet endroit, car dans le sac, avant de les balancer au feu ou par-dessus les cathédrales, on enfermait la femme, appelée encore « bonne femme », en compagnie de son chat, mais jamais le serpent.

Pourtant cela aurait été logique, puisqu’à l’origine le serpent était le premier responsable du scandale.

Certains murmurent, mais il faut être prudent en la circonstance, que le serpent aurait évité le pire et bénéficié de la clémence des inquisiteurs à cause justement de sa particularité sexuelle.  Mais peut-être le serpent a-t-il échappé au sac et aux flammes parce qu’il faut se rendre à l’évidence, il est plus facile d’attraper un chat qu’un serpent.

Cela est moins risqué car griffure n’est pas mortelle.


Bon ! Tout cela je pourrais vous le dire, mais je ne vous le dirais pas.


Je vous dirais tout de même, que depuis ce temps, les femmes ont quand même grand intérêt à revoir leur liste de courses et en proscrire la pomme…


Personnellement j’aime les pommes, mais depuis que l’on m’a raconté cette histoire, moi qui suis une femme, n’en doutez pas, une femme qui aime les chats, je regarde les pommes avec une certaine méfiance, même si je sais que c’est bon contre mon mauvais cholestérol. Dilemme, dilemme, quand tu nous tiens…

 

Passons !

Accordez-moi à présent de vous poser une petite question :

- avez-vous déjà cueilli une pêche ou des cerises dans un verger plein de soleil ? Une pêche bien mûre, ruisselante d’un suc à vous damner les papilles dès la première bouchée ? Des cerises si attrayantes que l’on arrive pas à s’arrêter, même en se disant : « allez, c’est la dernière » ?

Si vous avez succombé à ce plaisir, plaisir à damner un Saint, alors vous me comprendrez.

 

Cette succulence gargantuesque  n’est comparable qu’au plaisir de descendre une rivière, dans une barque au printemps, lorsque les fées et les petits oiseaux, cédant à la pression de l’empire Walt Disney, viennent voleter et pépier autour de votre chapeau fleuri, tandis que Bamby bondit aux côtés de sa maman, qui le regarde l’œil humide de tendresse et que les petits lapins vous regardent passer en écarquillant les yeux.

Et là ce n’est pas Proust qui viendra me contredire.

 

Cette joie, soit dit entre nous, mesdames, si vous êtes gourmandes, pourrait bien être double si vous prévoyiez d’emporter dans votre petit panier d’osier, une pêche et des cerises à déguster dans la barque en descendant la rivière.


Imaginez l’Eden : vous êtes seule, sauf peut-être à être accompagnée d’un rameur, si vous n’avez pas suivi mes indications, et que vous décidiez de remonter la rivière, ce qui serait, permettez-moi de vous le dire, une idée stupide.

Car si vous laissez ramer les flots à votre place, service que toute rivière bien éduquée par Dame Nature ne manque pas d’offrir, vous pourrez faire alors le choix de laisser le rameur aux vestiaires et ainsi profiter seule de votre petit panier !


Vous pourrez alors folâtrer, abuser de votre liberté, les mains dans les poches ou les doigts dans le nez, pousser des cris d’animaux, gueuler à tue tête, éclabousser Bamby et faire peur aux lapins sans que personne ne vous regarde avec commisération.


Voulez-vous que je vous dise, notre vie eut été bien différente si Eve avait mangé une pêche ou des cerises, ça c’est certain.

 

©Adamante 

 

P.S. Il est certain que je ne peux pas faire dire tout cela dans une boulangerie, dommage.

Et pourquoi pas avec un gateau aux cerises ou une tarte aux pommes ? (.../...) Non ! Bon ! J'aurais essayé !

Excellente semaine !

 

 

 

10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 19:07

Voici ma réponse  au Défi n° 22 des sous-vêtements en clin d'œil au Père Abbé LLE de la Ruche

 

Cela s’est passé le jour de l’arrivée de la jeune Mère Cenaire

Dans l’après-midi, alors que tout le monde vaquait à ses occupations

Avec le sourire un peu figé qui sied à des Mères respectueuses et respectées

Robert Robert, dit Roro, le marchand de fripes

Un jeune du coin qui avait trouvé cette activité peu lucrative mais attrayante

Arrivait au volant de sa vieille camionnette.

Il passait tous les premiers jeudis du mois

Il s’arrêtait pour proposer tabliers, mouchoir de lin, chemises et sous vêtements aux pensionnaires du couvent des Merveilles.

Ce jour-là, un malencontreux accident, provoqué par la Supérieure, la Mère Dalors

avait quelque peu bousculé l’emploi du temps

Dans la matinée en effet

La Mère Dalors  avait renversé le pot de chambre

Elle avait renversé le pot de chambre en courant après la Mère Idissy  et la Mère Idional

Deux jeunes coquines qui ne cessaient de faire des niches aux Mères de la communauté

S’en était suivie une glissade générale

Glissade qui avait eu pour conséquence de clouer la vieille Mère Creudi au lit

Au lit, rendez-vous compte

Avec une cheville foulée et quelques ecchymoses

La Mère Dalors

Qui se sentait un peu responsable de l’accident avait décidé de rester auprès de la Mère Creudi qui avait, pauvre vieille, terriblement besoin de réconfort moral

La grosse Mère Luche

Toujours gaie et enjouée

Après qu’elle eut été éclaboussée au passage

Terminait de se changer, quand elle entendit le coup de klaxon de Roro

Coup de klaxon qui appelait les Mères à la camionnette

Le rouge aux joues

Elle attrapa son porte-monnaie au vol

Et termina d’enfiler la seconde manche de son gilet en courant dans les couloirs du couvent

Le camion de Roro…

Parlons-en du camion de Roro

C’était une fenêtre qui donnait sur les dessous d’un monde inconnu

Un dessous que les Mères ne manquaient pas de lorgner du coin de l’œil

Une fois par mois

Et aucune d’entre elles

Mis à part peut-être la Mère Dalors

N’aurait loupé cela pour rien au monde

Elles venaient faire là provision d’images

La provision d’images qui nourriraient leurs fantasmes un mois durant

Jamais Ô grand jamais, elles n’auraient osé toucher ces objets scandaleux

Ni même les regarder en face !

Et jamais Ô grand jamais

Elles n’auraient imaginé acheter ces objets de rêve !

Cela, à cause de la présence de la Mère Dalors qui veillait au grain

Qui veillait au grain et au respect de la pudeur de son établissement

Roro, avait déjà sorti les chemises de coton de grand mère

Les grandes culottes blanches de la marque petit bateau

Les seules culottes capables d’accueillir confortablement

Sans qu’ils soient découverts

Les derrières les plus larges et les plus discrets de la création

Culottes qui, selon la Mère Dalors, étaient le seul type de culotte convenable

Le seul type de culotte respectable

Le seul type de culotte donc susceptible couvrir les postérieurs des Mères de la communauté

Dans  le camion de Roro

À côté de soutiens gorges coordonnés à des slips et des jarretières des plus coquines

De petites frivolités mettaient le couvent en émoi

Petites culottes de dentelles qui pendaient gentiment du plafond

Délicieusement accrochées à leurs cintres

Il y avait là, des rouges, des bleues, des jaunes, des noires, des ajourées…

Et même, ô sacrilège

Des qui n’avaient qu’un fil  pour couvrir les fesses.

Enfin c’est une façon de parler !

Roro, dès sa première visite, avait remarqué l’intérêt que ces Dames portaient à ces fanfreluches

Il faut avouer que ces mini sous-vêtements étaient pour elles aussi gais qu’un feu d’artifice dans le Larzac

Alors, il prenait soin, quand il leur rendait visite, de les mettre bien en vue ces petits clins d’œil à la frivolité

C’était un bon gars au fond

Un bon gars qui ne voyait rien de mal à leur offrir ce si modeste plaisir des yeux

Ce jour-là, donc

En l’absence de la Mère Supérieure

La Mère Dalors, qui, je le rappelle, veillait la vieille Mère Creudi alitée

Elles firent

Dieu le leur pardonne

Un peu plus que lorgner vers le plafond de la voiture

Mais timides, dévorant des yeux, sans détour, les objets de leur convoitise

Aucune n’osait poser les questions qui leur brûlaient les lèvres.

Roro, bon garçon et commerçant habile

Décida de profiter de l’aubaine pour leur faire plaisir

Il décrocha un petit coordonné ravissant

Un coordonné slip soutien-gorge, rouge et noir incrusté de plumes et de dentelles, qu’il déposa sur la tablette

« Regardez, leur dit-il, nous venons de le recevoir de Paris ! »

« Regardez ce travail »

« Quelle splendeur n’est-ce pas ! »

« Et puis quand on le touche… »

«  Tenez, vous pouvez toucher ! » 

« Pour vous je peux faire une petite exception !»

La Mère Idissy et la Mère Idional ne se le firent pas dire deux fois

Elles lancèrent immédiatement la main

Attrapèrent, l’une le string, l’autre le soutien gorge en pouffant

La Mère Idissy, oubliant la présence de Roro, plaça le string devant elle en se dandinant pour le montrer aux Mères ébahies

Ce fut le déclic

Toutes se déchaînèrent

Elles voulurent toucher, regarder, comparer tous les modèles

Allant même, contre toute attente, jusqu’à se renseigner sur les tailles

Les plus vieilles

Un peu enveloppées

Ne pouvaient prétendre aux modèles les plus alléchants

Mais, entre la grande culotte  qui vous monte jusqu’à l’estomac et ce que Roro leur proposait

C’était presque le Crazy Horse !

La Mère Idional fit dépendre une minuscule nuisette en satin à sa taille

Des cris d’admiration saluèrent son arrivée dans les mains de Roro

La douceur du satin sous les caresses de leurs mains avides rendait ces dames folles de joie

Roro époustouflé, vit poindre dans leurs yeux la magnificence étoilée d’une nuit des mille et une nuits.

Ce n’étaient plus des Mères qu’ils voyaient là

C’étaient des Shéhérazades

Des Shéhérazades illuminées par la beauté des lumières de l’Orient

Il s’en Fallut de peu qu’il n’en conçoive de l’émoi

Alors, s’ébrouant de ce curieux vertige

Un peu déboussolé tout de même

Tant par son trouble que par le succès remporté par ces sous-vêtements

Qui de vêtement n’avaient que le nom

Il rappela à ces Dames que l’heure passait et qu’il devait poursuivre sa tournée

Un lourd silence succéda à sa déclaration

Porte-monnaie dans une main, dans l’autre l’objet de leur convoitise

Les Mères se regardèrent interrogatives

Une sorte de détermination enflammée s’alluma en premier dans le regard de la grosse Mère Luche, cramoisie, qui avait porté son choix sur un déshabillé rose et bleu couvert de petits nœuds de ruban blanc.

Il gagna comme un feu de brousse tous les regards

Le pas était franchi

Sans un mot

Sans un geste

Les Mères venaient de celer un pacte secret qu’aucune torture ne pourrait leur arracher

Déterminées

Elles réglèrent alors à Roro le prix de leur fredaine

Firent disparaître leur trésor dans la poche de leurs tabliers respectifs

Et retrouvant immédiatement leur dignité

Elles regagnèrent lentement le couvent

Rapportant à la Mère Dalors et à la Mère Creudi

Deux culottes petit bateau et deux chemises de peau pour l’hiver.

©Adamante   

14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 16:46
Voilà donc la fin de la ballade avec son quatrième et dernier temps.

C’est fou, tout de même, quand on y pense, le nombre d’expressions que cela peut avoir

Parfois, ça devient froid, très froid

Ça vous cache le soleil

Ça s’éternise jusqu’à vous saper le moral

C’est pesant, c’est lent, ça paralyse

C’est comme si ça devait durer éternellement

C’est si pesant qu’on a plus envie de bouger

Mais il arrive, la plupart du temps, lorsque l’on s’y attend le moins, que ça se transforme

Oui ! parfois, ça se transforme tellement qu’un non-initié ne pourrait pas le reconnaître

C’est toujours lent

Au fond c’est toujours la même chose !

Simplement ça paraît différent, ça paraît plus léger, ça paraît très léger

Ça change aussi d’aspect et de couleur

 

Et puis un jour, comme ça, sans crier gare, ça devient tout blanc

Ça descend doucement, avec hésitation, comme en apesanteur

Ça danse avec une telle régularité hypnotique que ça fait taire le monde

Ça avale tous les bruits

Ça recouvre tout, sans exception

Et ça crisse au moindre de vos pas

Impossible d’être discret

Ça révèle votre passage aux regards longtemps après que vous êtes parti

C’est peut-être à cause de cela que tout se fait furtif

Et puis, ça fait rêver

Ça vous ramène en arrière, dans l’enfance

Ça fait rêver parce que c’est beau

C’est beau parce que c’est blanc

Parce que ça capte la moindre lumière

Parce que ça boit les couleurs

Parce que ça illumine la nuit surtout à la pleine lune

C’est magique aussi

Parce que ça semble irréel

Parce que c’est éphémère et que ça incarne la pureté

Mais si on touche, ça disparaît

Ça meurt sur la peau comme une larme

Et ça, ça nous fait réfléchir !

Quand ça disparaît vraiment, sans même qu’on y touche

Quand le moment est venu sans doute !

Tout le blanc vire au gris

Ça devient sale, ça colle, c’est épouvantable

Ça laisse derrière soi la sensation morbide d’un rêve évanoui

Sa disparition nous rend aussi tristes que sa présence nous avait enchantés

Et, on a hâte que ça disparaisse totalement

Pour oublier très vite cette fin indigne

Et puis, on se demande pourquoi ça a disparu

Pourquoi ça a disparu comme ça

Pour aller où ?

Et comme toujours

On ne sait pas

On aimerait bien savoir

Mais on ne sait pas

On ne sait pas…

Alors, on se prend à espérer que la prochaine fois peut être…

Qui sait !

 

Adamante

 

Voilà les quatre temps sont en ligne. Vous avez trouvé ?

 

9 janvier 2010 6 09 /01 /janvier /2010 17:07



En haut

C’est nombreux

Ça flotte

Ça se déplace lentement

Ça musarde

Ça prend son temps

Ça s’étire, s’effiloche

Ça se mélange

Ça s’amuse

Ça prend des poses

Ça imite des choses que l’on connaît

Mais ça ne dure pas

Ça se transforme

Ça disparaît et puis ça revient

Ça s’agite un peu

Un peu plus

Puis, franchement, ça s’accélère

Ça cavale, roule, se bouscule

À peine vu, pfuit ! déjà disparu

On ne sait plus ce qui est là

C’est nombreux certes

Ça se ressemble, mais c’est différent !

C’est comme en bas

C’est pressé, sans raison apparente

Ça va vite

C’est une histoire de rythme

Vite – vit’– vite – vit’– viite viite

Mais ça va où ?

C’est vrai ça !

Où est-ce que ça peut bien aller ?

Qui sait où ça va !

Ça va… Tantôt lentement, on le sait, tantôt vite, vit’, c’est un fait

Parfois ça disparaît pfuit ! plus rien ! Ça a disparu !

Mais on ne sait pas où ça va…

Pourtant, parfois quand même on croit savoir où ça va

Quand ça se lâche

Parce que parfois ça se lâche

Ça s’ouvre, ça se laisse aller

Ça dégringole, vit’ vit’ vit’, et ça court se perdre n’importe où

Ou ça tombe doucement et ça remonte

Quand ça remonte, là, ça envahi tout

Ça devient comme une fumée

Ça pénètre la moindre faille

Rien ne peut l’arrêter

Ça fait disparaître l’horizon

Il n’y a pas de murs, mais…

Ça vous enferme

Ça vous oppresse

Ça vous étouffe

Ça vous contient

Et ça vous poisse jusqu’au plus profond

C’est là tapi tout autour de vous

Invisible, menaçant, immobile

Vibrant, comme une bête à l’affût

Ça vous cache le sol et ça vous donne le vertige

Ça vous perd

Il faut faire attention

Il faut être vigilant

C’est comme la peur du noir

Ça vous angoisse sans raison, mais ça vous angoisse

C’est comme ça, on n’y peut rien

C’est comme ça depuis toujours

Ça ne change pas

Ça n’a aucune raison de changer

C’est comme quelque chose d’éternel

Quelque chose d’éternel qui vous inquiète parce qu’on ne comprend pas

En fait on ne sait pas d’où ça vient ni ce que ça cache

Ce que l’on sait c’est que c’est là

Tout autour

Jusqu’à ce que ça se décide à disparaître.

C’est là

Et quand on reprend conscience

Ça n’est plus là

Ça a disparu

Et l’on ne sait pas où. AD


 

Les deux premiers temps sont publiés dans "Ecrits pour le théâtre"


©Adamante

2 janvier 2010 6 02 /01 /janvier /2010 15:33

 

PETITE-CHOSE-GOURMANDE.jpg

                              Petite chose Gourmande aquarelle adamante

 


Ensuite, souvent, ça gronde

Ça se met en rogne

Et quand ça se met en rogne, parfois, ça fait mal

Ça fait mal surtout quand ça se met en rogne soudainement

Que ça pétarade et que ça tombe

Comme ça

Avec violence

Avec une telle brutalité que ça déchire tout

Quand ça se déchaîne

Quand ça se met en colère comme ça

Quand ça gueule d’une voix tonitruante

En crachant des flammes comme un feu d’artifice

Quand ça cingle à l’aveuglette avec fracas

On en est tout bouleversés

Ça remue dans tous les sens

De plus en plus fort

Fort, fort, très, très, très fort

Si fort que ça arrache tout

C’est comme si c’était animé du désir de détruire

Et ça détruit

Ça tombe comme une punition

Comme une punition d’une faute que l’on aurait commise

D’une faute que l’on ignore certes

Mais d’une faute grave, très, très, très grave

Mais on ne sait pas quoi

Et pourtant on se sent fautif

On se sent fautif comme si on l’avait bien mérité

Et peut être bien qu’on l’a mérité

Parce que si ça se déchaînait comme ça

Sans raison

C’est que ça n’aurait ni queue ni tête

C’est que ça ne tiendrait pas debout

C’est que ce serait totalement incohérent

Et que si c’était à ce point incohérent

C’est que nous-même n’aurions aucun sens

Ça c’est inacceptable !

On ne peut pas l’envisager

C’est impossible

C’est impossible d’accepter une chose pareille

On ne peut accepter de n’avoir aucun sens

C’est une idée qui ne tient pas debout

C’est une idée incohérente qui n’a ni queue ni tête

Non, si ça se déchaîne comme ça

C’est qu’il y a une bonne raison

Une excellente raison même

Une raison que l’on ignore mais qui est bien réelle

Ça on ne peut pas en douter…

Enfin, quand ça a bien pétaradé

Quand c’est fatigué de gronder

Brusquement c’est le silence

Tout s’arrête

Plus de fracas

Plus de remue-ménage

Tout rentre dans l’ordre

Ça devient tout sourire

Tout frémissant

Ça fume avec satisfaction

Et ça exhale un grisant parfum de bien être

C’est terriblement sensuel

C’est comme une récompense

Comme un soupir

Ça vous soulage et ça vous fait du bien

On sort de là un peu groggy mais détendu

On se sent apaisé

Tout est calme

Tout est à sa place

Et ça nous rassure

N’empêche

Ça a encore disparu

Sans que l’on y ait pris garde

C’est même comme si ça n’avait jamais existé

Et pourtant c’était là

Et comment !

Il y a un instant encore

Ça vous pétaradait aux oreilles

Mais il faut se rendre à l’évidence

On a beau regarder en haut

Il n’y a plus rien là où c’était

Et encore une fois on ne sait pas où ça a disparu.


Suite au prochain numéro
© Adamante
26 décembre 2009 6 26 /12 /décembre /2009 19:29
Premier temps

Depuis que l’on s’en souvient

Il semble que ça a été toujours comme ça

Il y a le haut et il y a le bas

Là-haut il arrive que ça craque

Que ça tombe

Que ça tombe vers nous

Que ça tombe à un rythme moyen

Ni trop doucement

Ni trop fort

Normalement

Juste comme il faut pour ne pas déranger

Et dans ces cas-là, ça n’est pas désagréable

Au contraire, ça fait du bien

Ça berce, ça rappelle le cocon

Ça vous donne la certitude d’être à l’abri tout en vous chantant un petit air guilleret

C’est comme si ça vous protégeait tout en vous donnant l’envie de partir à la découverte

Parce que c’est simple

Parce qu’en tombant, ça s’infiltre, et qu’en s’infiltrant, ça vous nourrit

Ça coule de source quoi ! Ça réveille !

Ça  donne envie de bouger, de partir à l’aventure

Ça fait chanter la terre, les oiseaux, les herbes…

Et ça nous plait !

Ça nous plait parce que c’est bon et que l’on est gourmand

Parce que ça sent bon et que ça nous grise

Parce que ça nous rend insouciants

Parce que ça laisse briller le soleil

Parce que c’est comme une fête

Parce que c’est juste à la bonne mesure

Ni trop, ni trop peu, comme on aime

C’est drôlement équilibré

Tellement équilibré que ça donne envie de courir n’importe où

De faire les fous

De dire des mots sans suite

De perdre un peu la raison

De chanter, de sauter, de faire des bêtises, de jouer avec le vent

Comme ça

Pour le plaisir, rien que pour le plaisir

Parce que l’on se sent insouciant et que ça nous donne envie de rire

C’est tellement bon que l’on aurait envie que ça ne s’arrête jamais

Et pourtant à un moment

Ça s’arrête

Ça s’arrête et ça nous laisse pantois

Quand ça s’arrête

C’est comme si on s’éveillait d’un joli rêve

On ne comprend pas très bien ce qui nous a pris

Et pourtant ça nous a pris

Ça nous a emportés, sans qu’on y réfléchisse

Et ça nous laisse tout de même un peu inquiets

Inquiet parce qu’on ne comprend pas pourquoi ça nous a emportés comme ça

Et quand on regarde où c’est passé

Pour essayer de comprendre

Pour essayer de comprendre pourquoi ça nous a rendus comme ça

Il n’y a plus rien

Ça a disparu

Et, on ne sait pas où ça a disparu…

 

 

Suite au prochain épisode

Déposé SACEM
illustration : aquarelle adamante

22 décembre 2009 2 22 /12 /décembre /2009 15:44
Pour Noël
Le meilleur de vos mots
: mon choix :


Un trait
Sur le papier
Un simple trait
Diagonale traversant les carreaux sagement alignés
Pas de pensées
Pas de tumulte
Un trait
Comme l'absence de vent
Après la tempête
Un trait
Le rien sans vide
Je respire en mon centre
Jusque dans l'infini constellé d'étoiles
L'infini, c'est moi en moi
Suis l'écran ?
Suis-je l'image ?
Ni l'un ni l'autre
Ou les deux
Ensemble ?
L'un après l'autre ?
Je suis ce que je vois
Ce que je ressens
Je suis ce trait
Je lie entre eux
Les carreaux sagement alignés derrière les mots
Je suis le trait
Mais aussi les carreaux
Mais aussi les mots
Je suis toi qui m'écoute
Je suis vertige
Toi qui es-tu ?
Es-tu moi ?
Et moi qui suis-je ?
Arrête-moi
Rassure-moi
Dis-moi que je suis un trait
Ce trait
Fort
Ferme
Définitif
Qui chemine d'où je viens
Vers où je vais
Un trait, trait
Et non un trait menteur
Comme tous les traits
Menteur comme moi
Comme toi
Incapables de vivre plus d'une seconde
Que nous  sommes tout
Tant l'instant présent
Absent du temps
Nous englouti dans sa vitesse vertigineuse
Tout
Être tout
Le vertige passé
Qui peut dire ce que c'est ?
Un trait !
Pourquoi pas un trait !
AD


image : © adamante

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  • Adamante
  • Comédienne, metteur en scène, diplômée en Qi Gong, j'écris, je peins.
  • Comédienne, metteur en scène, diplômée en Qi Gong, j'écris, je peins.

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