L'abandon à la vie

Descendre en une longue expiration vers cette plage de repos où l’esprit se détend par l’accueil de l’oubli. Douceur d’une zone plus sombre, la caverne intérieure où respire la paix. C’est là qu’est la liberté, c’est là qu’est la maison, le cocon sans limites, l’espace sans vertige, l’endroit précis de l’être redevenu ailé. Je ne connais nul endroit plus vaste ni plus enveloppant, ce cœur au cœur du cœur fait palpiter la vie. Ici le flux de la puissance originelle pulse, à la fois invincible et alangui. Plus rien n’a d’importance que cet abandon qui est vie, ce lieu où plus aucun désir ne s’allume et où l’on retrouve enfin le port d’attache, au centre de nos espaces intérieurs.

©Adamante Donsimoni (sacem)

14 février 2017 

Comments

[Roselyne]

Des mots que j'ai et relu. c'est si bien écrit, si profond . Mais pas facile de lâcher prise, d'arriver à ce degré d'acceptation. J'avoue que la mort me fait peur, et l'abandon aussi. Douce fin d'après-midi .

[Adamante]

Je comprends, Roselyne, l'abandon vient parfois en un soupir, les yeux se ferment, le rien s'installe. Et si ce n'est qu'un court moment, c'est un moment vital où l'on peut se ressourcer et simplement sourire, sans aucune autre raison que de sourire.

[pimprenelle]

Merci Adamante. Tu as mis les mots que j'ai cherché, que j'aurais cherché longtemps, sur cet état d'abandon total qui m'a fait dire : je n'avais pas peur de la mort, maintenant je sais qu'elle peut être si douce.Quand je parle de la mort, je veux dire sans les douleurs qui peuvent exister avant.
Bonne fin d'après-midi

[Adamante]

Sans doute, l'idée qui fait le plus peur en fait c'est le passage, quitter ce corps à la fois si bien et si mal connu, si malmené aussi.
Amicalement.

[jill bill]

Ah son monde intérieur en mode zen, il faut y attacher de l'importance de temps en temps, plutôt que de déprimer, savoir se détacher de la société voire famille, un instant... ;-)

[Adamante]

Tout à fait, et plus que de temps en temps. :-))) ce qui n'empêche pas de vivre avec ceux qui nous entourent, ce n'est pas un moment à part, mais un moment dedans. Bises, JB.