14 février 2017
Adamante-Images & Rêves
L'homme debout, un arbre qui marche entre rêve et silence.
14 février 2017
Le feu les ombres
Première flambée au sein d’une caverne, l’homme découvre le gigantisme des ombres, elles accompagnent la lumière, griffent le granit avec les esquisses de leurs chimères. Chaleur, terreurs, rêves, les yeux grignotent la nuit, l’apprivoisent en dehors de la lune.
Ah, si le feu parlait, racontait son épopée depuis le premier éclair qui enflamma la forêt !
De toute évidence il parle car il nous habite, révèle ce que nous avons d’inscrit en nous. On le sent palpiter dans les cellules de nos mémoires, les gènes des premiers ancêtres. Mouvement ascendant, il nous anime. Premier feu, premier cri, l’air dans les poumons, brûlure, apprentissage de la sécheresse jetés hors la première caverne dans le monde aveuglant de la lumière. Et déjà l’ombre se dessine en plein midi sous le soleil, nous suit ou nous précède, s’allonge, se tasse, se déforme, nous fait rêver ou nous inquiète. Soumise, elle se prête à tous nos fantasmes, tour à tour rassurante, inquiétante, elle révèle nos peurs, nos terreurs et cette fascination qui accompagne.
Le feu consume faute de pouvoir aimer en tendresse, il dévore. Au-dedans la détresse, la solitude, l’espoir parti en fumée. Déréliction des cendres abandonnées aux vents, mouillées de rosée au matin, à peine un voile grisâtre bientôt avalé par les herbes.
Le feu, changeant, mouvant, à notre image, conçoit les formes et les détruit, se livre puis se reprend, s’efface, aussi insaisissable qu’un mythe, aussi fulgurant qu’une vie.
Adamante (sacem)
Ils sont là, ils attendent. Campés sur le couchant comme les
chats dans les herbes.
Les nuages, au lointain, déversent leur trop plein d'ombre.
Éventail zébré de pluie, rayonnement de brume sur l'avant de la
nuit.
Sont-ils cerbères ou sphynx ? Ils guettent, menacent et
protègent.
Le temps que j'écrive, l'horizon a avalé tout le restant de bleu.
Le jour est mort, vive la nuit.
Il ne reste plus que les yeux de braises des immeubles
méditant sur la folie du monde.
©Adamante SACEM
Poèmes de l'instant publié sur ma communauté google : L'herbier de poésie (voir ici)
Une lettre extraite de mes "Lettres à Grand père".
Mes lettres à Grand père sont des promenades épistolaires empruntant à la poésie chinoise, magnifiquement servie par des Maîtres comme Li Po ou Wang Wei, la narration de l’instant qui se donne à vivre et des réflexions qui l’accompagnent, en témoignant d’expériences du quotidien, toujours reliées à une certaine recherche spirituelle dépourvue de toute implication religieuse.
Ce choix de concevoir cette œuvre sous la forme de lettres me semblait correspondre parfaitement pour converser avec un personnage virtuel, apparenté à un confident, un sage, un témoin discret de mes questionnements.
Quel temps fait-il chez vous ? Ici le froid arrive timidement, la pluie, l’humidité et le vent nous accompagnent de plus en plus souvent.
Moi, je goûte la douceur d’avoir chaud dedans lorsque du dehors les éléments nous chassent.
J’ai toujours aimé me calfeutrer dans la tiédeur d’un refuge, lorsque la température extérieure se faisait hostile. Le tout, bien entendu, est d’être au bon endroit et d’avoir la chance de posséder le refuge.
Vous me connaissez, Grand père, j’ai mal pour ceux qui meurent de froid. J’aimerais que chacun ait la possibilité de connaître la joie d’avoir chaud, pelotonné au fond de sa demeure, fut-elle modeste, lorsque l’hiver arrive.
Avoir chaud quand il gèle est un luxe qui se refuse aux plus démunis. Avec la faim, il n’est pas d’injustice plus grande au monde. Le premier des droits de l’homme devrait être de ne jamais avoir froid, de ne plus jamais avoir faim, car la nourriture est chaleur.
Lorsqu’au hasard de mes lectures, je lis ces mots : « il neige », je me retrouve soudain au cœur de l’infinie tendresse de ma vie. Un éclat de l’enfance, un éclat de vie plus fort que tous les autres me revient, vivant, indestructible. Il neige !
Que de frémissements dans ce silence feutré, un cœur d’oiseau bat au ralenti, mais fort, si fort que la chaleur recouvre toutes les froidures de l’hiver.
Si je regarde mieux, si je m’abandonne à regarder par la fenêtre de la neige, je vois la lumière du soir qui s’avance, précédée de ses ombres. Elles viennent recouvrir, effacer toute netteté des traits, des lignes, des contours. Ces ombres confondent ce qu’elles touchent, offrent la vision d’un grand corps indéfini mais riche encore des particularités de ce qui le compose. Cette communion de l’entre-deux m’absorbe, je m’oublie dans ce bonheur de la vibration primaire qui ignore ce qu’est le manque.
Il neige.
©adamante
Nous sommes des êtres d’habitude, même si l’on s’en défend, même si l’on fait tout pour échapper à ce piège de l’espèce semblable à celui qui nous pousse à nous reproduire. Il y a là une programmation inflexible, et arracher quelque excroissance de ce cancer n’atteint pas la racine indurée au plus profond de nos gènes. On a beau masquer la réalité, un jour, elle nous rattrape, et ce croche-pied du temps parcouru nous met, avec la violence d’une chute sur des graviers acérés, face à la cohorte d’absences qui a jalonné notre chemin. Nous voilà pris dans l’invisible filet, car on ne parcourt pas le temps, on l’accumule sur nos années d’errances au travers des illusions que nous chérissons pour masquer cette réalité : la mort fait partie de la vie.
Comme une forêt qui s’éclaircit en même temps qu’elle se renouvelle, la colonie générationnelle se raréfie, ici et là, un vide, un temps, puis le vide disparaît, un autre arbre se plante et croît, tout change, du moins en apparence.
Si la suite vous intéresse c'est ICI
Et si je n'ai pas vraiment le cœur aujourd'hui à m'amuser
je vous souhaite une excellente année,
beaucoup de joie, d'espoir et aussi d'insouciance. AD
L’horizon ? une vague de croupes et de phallus d’immeubles dressés sur l’infini. Ce mur interdit, verrouille les nuages et toute idée de fuite. C’est lourd, poisseux comme un poulet en cocotte cuit au beurre sur la gazinière graisseuse d’une cuisine jaunâtre au fond d’un logement miteux d’un immeuble délabré.
Je vous invite à partager mes créations, reflet de la vision que j’ai de la vie, au travers de la peinture, du théâtre, de la poésie & de l’écriture. Adamante
BELO MONTE : Pétition du Cacique Raoni
Parce que "l'argent ne se mange pas"
que le monde de la finance détruit la terre,
en chasse les peuples, nous méprise,
je vous invite à signer la pétition et
à soutenir cette lutte qui est aussi la nôtre.
Adamante
Ed.Panafrika/Silex/Nouvelles du Sud
Un hommage de 51 poètes du monde entier
à cet homme exemplaire
et j'ai l'honneur d'en faire partie
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Editions A3 - 36, rue Barbès 94200 Ivry sur Seine
NASA-Voyager recording - mis sur You Tube par Hryzunik
Fermez les yeux, écoutez le chant troublant des ondes électro-magnétiques...