Les oies ©Snow

Avec ses doigts

il a effacé la porte

elle était fermée

puis il a effacé la fenêtre

elle refusait de s’ouvrir

il a gommé les murs

ils étaient trop gris

il a laissé entrer

l’espace

il a laissé entrer

le vent

il a laissé entrer

le jour

il laissé entrer

la nuit

un inconnu

s’est présenté

il l’a accueilli

puis un autre

plein d’autres

il n’était plus seul

ils ont effacé

les frontières

les ghettos

les prisons

les palaces

ils ont effacé leurs habits

ils étaient nus

sans honte

comme au premier jour

ils étaient purs

ils ont ri

ils ont effacé le passé

ils n’ont pas dessiné l’avenir

ils ont fait de l’instant

leur maison

une maison sans mur

sans porte

sans fenêtre

avec juste

un toit de nuages

un peu de soleil

et quelques gouttes d’eau.

©Adamante

Jeudi en poésie Fanfan

Champ de neige - huile sur toile - adamante

Vivre la neige

Comme c’est joli la neige

L’hiver au chaud

Un feu

Le calme

Un plaid

Une tisane

Un bon bouquin

Quelques vacances

De grandes balades

Haleine fumante

Sourire radieux

Taper du pied avant d’entrer

Se sentir si vivant

Si heureux de retrouver la chaleur

Comme une vague qui vous submerge…

Mais dehors

Sous ce voile de lumière

Si agréable à l’œil

Dans ce blanc tumultueux

Parfois impénétrable

Lorsqu’il se fait tempête

Le bois se rétracte

Les terriers s’enfoncent

Sur les branches

Les plumes se hérissent

Les pattes se protègent

La vie se ralentit

Dans les forêts

La nourriture est rare

Son chemin de quête est terrible

Les eaux gelées disparaissent

Sous cette couche trompeuse

L’accident est partout possible

Le gel est un guerrier redoutable

La glace se rompt et le piège se referme

Se débattre, crier, bramer

Rien n’y fait, c’est la fin

C’est la vie

Cette vie que l’on oublie si facilement

Lorsque justement

L’hiver au chaud

On se sent si heureux de vivre.

©Adamante

L'enfant triste - illustration

Cris

agression

que de douleurs

se cachent

derrière la violence

les mots

se veulent

destructeurs

mais l’âme

pleure

déchirée

de solitude

Que répondre ?

il est des abîmes

que rien

ne peut franchir

l’empathie

ne vaut que pour soi

pour comprendre

refuser de se battre

l’autre

glane

ses cris

sa colère

son mal être

et repart

encore plus seul

encore plus aigri

encore plus démuni

il n’a fait que vous effleurer

mais il s’est déchiré

à sa haine

On ne peut cheminer

pour l’autre

ni accepter

l’inacceptable

On ne peut

que s’incliner

en silence

se taire

seulement se taire

et laisser gonfler

s’envoler

un nuage

dépourvu d’émotion

mais vibrant de tendresse

pour entourer

le prisonnier

de la colère 

ne surtout pas l’accepter

comme un ennemi

mais n’en rien dire.

©Adamante

Dans le ciel nacré

Un courant

une osmose

un instant d’oubli…

Suis-je arbre ?

racine en terre

porteur d’oiseaux.

Derniers pépiements

avant la nuit

l’insecte s'enfouit

Premiers sifflets des gardiens

« laissez la place ! »

«la nuit appartient au jardin»

Dans l’ombre

protégés par des grilles

les plantes frémissent

une autre vie s’exprime

dont nous sommes exclus

mais à cet instant

je le sais

je suis

arbre.

©Adamante

Sa sève coule en mon sang,

je m'enracine davantage,

mes bras frémissent légèrement.

Dans la fraîcheur du soir,

un merle vient se poser en mon feuillage.

 Anne LS

Un courant froid monte de la terre et me parcourt en frissons

Il pulse comme la sève

Je m’abandonne à lui, libre de but

Je me fonds à la vibration

À cet univers gazeux en perpétuelle transformation

Je m’oublie au cœur du vide

Je m’y reconnais

Il n’est plus rien que le silence

Alors, dans la lumière du petit matin

Je danse

Le vent caresse mes cheveux indisciplinés

Je danse

Je ne suis plus que mouvements, rythme, abandon

Je pénètre la lumière

Ma robe bleue se déchire

Enfin nue

Je plonge dans les eaux glacées de la source des sources

De retour sur la berge

Dégoulinante de soleil

Je crie ma joie de vivre à la terre.

©Adamante

Murmure de l'onde

frissonnement de l'être

et l'écho soudain

tous deux se disent

dans l'embrun

Anne LS

Et la terre renvoie ton cri
ricochets et ondes marines
Sous un chaud rayon de soleil
Rythmée par la vie
En danse perpétuelle !  

ABC

Danse échevelée dans la froideur d'un matin d'automne...
Pulsion irrésistible de la chaleur qui n'existe plus qu'en soi ...
Offrande intime du corps à l'onde purificatrice de la source des sources ...
Réveil et renaissance des sens sous les rayons de l'astre ...

Toun