Et voici la moisson. Merci aux participantes.
La rose rouge sang...
Une rose rouge sang
Au pied du soldat éventré
Tombé au Champ d'Honneur
Comme elle dit la mère Patrie,
Dans un été tout feu tout flamme,
Pitance pour les corbeaux
Pas le temps de l'enfouir
Le combat fait rage
Et j'ai la rage en moi,
Pour qui la prochaine balle
Le prochain obus
Moi, lui, nous...
Pour qui la prochaine rose
Rouge sang...?
Musiques barbares
Enchevêtrements
Routes et voies sans issue
Se perdre et se retrouver
Ailleurs loin d'ici
Très loin
Oubliant les tourments
D'un univers sanglant
L'orgue de barbarie
Et ses notes plaintives
Approuve et accompagne
La clarinette et le trombone
Quand bat le cœur de la fête
Que piaffent les chevaux
Les enfants déroulent les serpentins
Les adultes s'étourdissent
En un tintamarre de couleurs...
De la rose
au soleil
quelques rayons de vie
éclaircies
bourrasques
tempêtes
canicules
clin d'œil de lumière
fleurs d'un jour
ainsi progressent
les pas des hommes
d'aujourd'hui
vers demain
Bonheur
Espoir
Chagrin
en petit
ou en grand
se trace le chemin
Illusion des formes
Il faut se frayer un chemin au travers de l’entremêlement des grilles et des végétaux pour espérer sortir vainqueur de cette quête de sens, face à la multiplicité des formes.
Passé la rose et les épines, sur un chemin de joncs, un châle abandonné suinte la nostalgie, réminiscence d’une vie de château. Terrible pouvoir des vestiges qui, par leur silence, peuplent l’esprit du vacarme de ces mots ressuscités par l’évocation d’un parfum suranné.
Et voilà que commence l’insane célébration d’un temps muselé, accroché aux branches de l’inconscient sur l’écorce d’un bois mangé d’humus. L’armure dérisoire de l’oubli grince au travers de l’apparente immobilité des formes.
Illusion ! Illusion !
Ici un couple enlacé. Lui sourit, son bras à elle est corne. Deux yeux taurins s’allument, naissance de la bête. La matière est fragile et porte tout en elle, le fer, le bois, la fibre, le gris et la couleur, la rose et la mort, la mort et le souffle. Le souffle des naseaux pris entre deux anneaux, le feu qui couve et gonfle, colère avant la paix. La vie est un volcan toujours prêt à ascendre.
Silence paraphé
A l’encre rouge sang
Arcs
Flèches
Fouets
Bolas et coups tordus
Pétoires et plomb dans l'aile
Gisent
Tachés de regrets
Au rebut des champs mortifères...
Un jour, un matin,
Une espérance folle
Sur toute la terre :
La rose de paix
A peint sa lumière
Sur les fusils,
Sur les canons
De toutes les guerres...
Alors, sur les chemins du monde
Ont jailli de partout
Des milliers d'éclats de rire...