Jeudi en poésie Croqueurs de mots
« José Marti, le libérateur de Cuba, fut avant tout et partout un poète. (…/…) Marti eut raison de toutes
les forces prosaïques. Il confondit les hommes d’Etat, comme Jésus les docteurs. Il surmonta le plus redoutable des obstacles : la passivité des septiques. Il chassa du temple sacré les
larrons et les faux prêtres. Sa victoire est à mon sens, le produit de sa pureté poétique. Le poète est un roi, un dieu qui peut réduire en poussière ses ennemis les plus divers s’il se décide à
employer toujours la même clairvoyance, le même délire divin qui l’anime dans le royaume des rêves. Marti n’a jamais fléchi. L’amour du Beau et du Bien, l’amour de l’Humanité, qui constituent le
patrimoine des poètes, furent les seules armes de ce martyr victorieux. »
préface de Armand Godoy -José Marti Poèmes choisis-
En janvier comme en juillet
Je cueille la rose blanche
Pour l’ami, pour l’ami vrai
Qui me tend une main franche
Et pour la main travestie
Qui met l’aspic sous la manche
Au lieu de ronce et d’ortie
Je cueille la rose blanche.
José Marti
Traduit de l’Espagnol par Armand Godoy
Ed Emile-paul Frères Paris (1929)